Pasteur Theodore Ngoyi: Kabila, Tshisekedi, la classe politique...et le congo
10 Questions au Pasteur Théodore NGOY
Par Freddy Mulongo, vendredi 8 août 2008 à 12:35 :: radio :: #158 :: rss
Acteur politique et homme de sciences, le pasteur Théodore NGOY est un "anti-langue de bois", réputé pour la pertinence de ses opinions politiques et scientifiques, il est également président de l'ONG "Chrétiens pour la justice" et du Parti politique "Congo pour la Justice", "C.Just." en sigle. Théodore NGOY est le pasteur de l’Eglise de la Gombe à Kinshasa qui a été incendiée le 23 mars 2007 ainsi que sa résidence et son cabinet d’avocat. Théodore NGOY est le seul député élu au parlement provincial du Katanga contraint à l'exil. Il vit présentement à Oxford en Grande Bretagne sous la protection internationale fondée sur la convention de Genève de 1951. Théodore NGOY connaît mieux les méandres du pouvoir kabiliste, il avait toutes les opportunités pour jouir du pouvoir kabiliste. Il s'en est méfié et éloigné très tôt, à cause de ses convictions politiques et de sa foi en Jésus-Christ de Nazareth, là où beaucoup de congolais se seraient saisis de « la chance » de leur vie. En 1997, il avait eu le courage de s’opposer à Laurent-Désiré Kabila et à son système. Prés de 7 mois de détention arbitraire, avec un cadeau de M'Zee, une Bible neuve, n’avaient pas usé la foi et les convictions politiques de cet ancien Kassapard à la verve oratoire très remarquable. Théodore NGOY, s'exprime à coeur ouvert, sans faux fuyants, d'une manière exclusive et inédite à Réveil FM. Il est le premier Katangais à s'attaquer
officiellement à l'instauration de visas pour les autres congolais dans sa province. Sans doute, les Joséphites-Kabilistes croyaient l’avoir réduit au silence, c'est la voix d’un inlassable combattant de la liberté encore plus fougueux, ennobli d’avantage par les récentes épreuves que les internautes découvrent à travers cette interview-vérité, interview fleuve que Théodore NGOY a accordée à Réveil FM, dans laquelle il fait des révélations véritablement bouleversantes.
1. Réveil FM: Vous étiez parmi les premiers avec l’ancien Ministre de l'information de M'zee Laurent-Désiré Kabila, Didier Mumengi à déclarer votre candidature à l’élection présidentielle de 2006, qu'est-ce qui vous a poussé à ne plus vous présenter?
Pasteur Théodore NGOY: Dès l’annonce de ma candidature, j’ai systématiquement fait l’objet d’une chasse à l’homme. Il fallait à tout prix me faire taire. Un haut magistrat congolais m’a expliqué plus tard que je faisais peur au pouvoir qui considérait que je faisais dangereusement ombrage à Kabila à la fois en tant que katangais et leader reconnu au niveau national et, par ailleurs, capable de convaincre. Au cours d’une réunion Joseph Kabila a demandé à ses proches s’ils pensaient que je pouvais le battre aux élections. Samba Kaputo, alors conseiller spécial a répondu que j’étais en réalité le candidat qui le battrait certainement à cause de ma capacité de conviction si l’on me laissait obtenir un soutien financier et international. Ils ont donc décidé de m’empêcher e présenter ma candidature, par tous les moyens :
Quelques jours après cette réunion, trois agents de l’Agence Nationale des Renseignements (ANR) conduits par Monsieur Pascal Bahibire, un ancien collaborateur d’Honoré Ngbanda, ont été chargés d’infiltrer mon entourage. Intelligent, peu bavard, véritable loup sachant se travestir en agneau, Pascal a réussi à gagner la sympathie de plusieurs membres de mon parti. Mais je l’ai officiellement révoqué du parti par la décision n° 002/05 du 25 juin et remis la copie de celle-ci à Me N’kulu Kilombo, venu me rencontrer à la demande de Joseph Kabila pour des raisons que vous allez découvrir dans la suite de notre entretien. Je vous donne une copie der cette décision. En remettant cet acte au sieur N’kulu Kilombo, je voulais que Kabila sache que je n’ignorais pas ses desseins. A partir de ce moment et dans la suite, Joseph Kabila et son entourage vont durcir le ton.
Joseph Kabila et Théodore Ngoy, après l'amitié, la brouille...
Un jour mes confrères Nkulu Kilombo (alors conseiller de Kabila, aujourd’hui Ministre d’Etat auprès de lui) et Kossissaka, que je venais de croiser au Grand Hôtel de Kinshasa, m’ont dit en riant (mais en fait, leurs propos se sont par la suite traduits en actes) que pour faire obstacle à ma candidature, le pouvoir pouvait prendre des lois
à travers le Parlement en vue m’écarter de leur chemin. L’une de ces mesures fut l’exigence du dépôt de la caution de 50 mille dollars pour valider la candidature.
Puis un jeune étudiant membre de mon parti a été enlevé par les gardes présidentielles. Le but était de semer la peur, de créer la panique dans mon camp afin de nous disperser.
Des éléments de cette même garde présidentielle ont projeté de m’abattre à mon cabinet d’avocat au CCIZ, situé non loin du domicile de Kabila. Informé secrètement de la chose, j’ai déménagé mes bureaux en catastrophe pour les installer dans ma concession sise 10, Avenue des Orangers, dans la Commune de la Gombe. J’ai alors informé le Président Kabila par sms, en lui demandant pourquoi il voulait me faire assassiner. Il a immédiatement ordonné la libération de l’étudiant et chargé Me Nkulu, alors directeur adjoint de son cabinet de me rencontrer chez moi pour s’assurer que l’étudiant était bien chez moi et que, par ailleurs, le Président n’avait aucune intention de me nuire. Kabila en personne a appelé Me N’kulu pendant qu’il se trouvait dans mon salon pour s’assurer que son envoyé était bel et bien en contact avec moi. Mais c’était de la poudre aux yeux.
Le 09 Décembre 2005, le sieur Théophile Mbemba alors Ministre de l’Intérieur a proféré des menaces contre moi par téléphone après avoir tenté en vain de me faire enlever de chez moi, le même jour à 22 heures par une dizaine de policiers lesquels avaient obstrué avec leur mini-bus l’entrée de ma résidence. Heureusement, j’étais présent ailleurs. Je lui ai dit que mon sang retomberait sur sa tête et celle de ses descendants de génération en génération, s’il arrivait que je sois assassiné par son fait. Il a eu peur de mes paroles et a suspendu momentanément son projet. Finalement, Jai été astreint à me cacher dans une ambassade jusqu’au début du référendum constitutionnel.
Au cours de la campagne référendaire, j’ai été enlevé du boulevard « triomphal » alors que j’étais le porte parole élu de 40 partis politiques qui appelaient le peuple à voter « non » à la nouvelle constitution sous le regroupement politique dénommé « Rassemblement Pour le Non », « R.P.N », en sigle.
Relâché au bout de cinq jours de détention arbitraire, j’ai été de nouveau enlevé de chez moi le 29 décembre 2005 par plus d’une quarantaine d’hommes en armes envoyés par le colonel Raus de Kin Mazière.
Le 31 décembre 2005, les mains menottées sur mon dos, encadré par une quinzaine des policiers lourdement armés, à bord d’un minibus de marque « saviem » avec lance-voix et gyrophares, j’ai été conduit à vive allure à travers les avenues bondées de Kinshasa, la veille de la fête du nouvel an 2006, jusqu’à la prison de Makala, sans qu’aucun motif sérieux ne m’ait été préalablement signifié.
A la prison de Makala, tout a été fait pour m’humilier. Une nuit, j’ai été enfermé dans une toilette qui sentait fortement. Un mois plus tard, j’étais interné pour des soins à l’hôpital Ngaliema. Il avait fallu attendre une « faveur » sous forme d’une réquisition des autorités judicaires pour qu’enfin la décision médicale de me conduire à l’hôpital fût exécutée. Le 01 mars 2006, après ma comparution devant la Cour Suprême de Justice, j’ai réussi à m’évader et à obtenir la protection internationale au sein de
l’ambassade d’Afrique du Sud. J’y ai passé un mois sous d’intenses pressions de la part du Président Kabila. Enfin de compte, parti de cette ambassade le 7 avril 2006, je me suis caché dans ma résidence jusqu’au 30 juillet 2006, jour du premier tour de l’élection présidentielle.
Les kabilistes avaient réussi leur coup: m’empêcher à tout prix de me présenter contre Joseph Kabila. Ils craignaient, non sans raison, que je ne le batte. La preuve : fiché comme opposant notoire à Kabila au Katanga, son prétendu fief, j’y ai pourtant été élu Député, au milieu d’une lâche violence orchestrée par Moise Katumbi et Kyungu wa Kumwanza. En plus, j’ai été élu Président de la Commission chargée de l’élaboration du règlement intérieur du parlement katangais en battant à plate couture le sieur Musenga Munzumbi , ancien conseiller de Monsieur Honoré Nganda, ancien Redoc du kivu, ancien Administrateur intérieur de l’ANR, éminent membre du pprd et proche du conseiller spécial Samba Kaputo.
Ce dernier, je me permets de le rappeler, soutenait que j’étais dangereux. C’est lui qui avait conseillé ma neutralisation au moment de l’élection présidentielle du premier tour. Cette fois je risquais de gagner contre Katumbi à l’élection du Gouverneur de la Province du Katanga. Kabila a passé trois semaines à Lubumbashi pour faire pression contre mon élection éventuelle. L’argent, les menaces, ont pesé sur le choix de Députés qui ont finalement choisi Moise Katumbi dans une atmosphère suspecte dominée par une impressionnante présence policière. Vous voyez ce qui se serait produit si j’avais été élu Gouverneur de la ville?
Aujourd’hui, se souvenant de tous mes discours lors de cette campagne, plusieurs congolais du Katanga regrettent le choix fait par les députés provinciaux du Katanga, tout comme les congolais de partout regrettent d’avoir, par les urnes, en 2006, reconduit Kabila au pouvoir auquel il avait accédé en 2001 par un regrettable accident de l’histoire.
2. Réveil FM: Au cours du second tour de l’élection présidentielle, vous étiez le porte parole de l'Union pour la Nation (UN) l'alliance des partis politiques qui soutenaient Jean Pierre Bemba. Ce dernier a été transféré à la Cour Pénale Internationale (CPI) à la Haye en Hollande. On sent des réactions timorées ici et là. On a l'impression que Jean Pierre Bemba a été lâché par ses collaborateurs d’hier qui sont aujourd'hui au pouvoir. Au Niveau de l'Union pour la Nation (UN), on ne sent pas des déclarations coordonnées. Et vous même on ne vous entend plus beaucoup. Pourquoi cette léthargie?
Pasteur Théodore NGOY: Sorti de « prison », j’ai décidé de faire barrage à l’élection de Joseph Kabila que je considère comme l’hypothèque qui pèse sur notre destin commun. Or, au second tour de l’élection présidentielle, deux candidats sont restés en lice tous deux aussi peu rassurants l’un et l’autre mais à de degrés différents. Après avoir longuement réfléchi et surtout prié, j’ai décidé de soutenir le candidat qui me paraissait, en la circonstance, être le « moins mauvais » (et je l’ai relevé publiquement) mais en l’obligeant à signer un accord politique avec moi. Nous avons signé cet accord, Bemba et moi, le 7 septembre 2006. Je vous en donne une copie à l’attention de vos internautes. En lisant cet accord, vous y découvrirez les principes repris dans les statuts de l’Union pour la Nation dont je suis l’unique auteur. En fait, l’idée même de la création de l’Union pour la Nation, la dénomination, le sigle, sont
miennes. Je n’ai jamais été ni un collaborateur de Jean Pierre Bemba ni un membre de son parti. Je ne puis donc discuter de la question de savoir s’il a été lâché ou non par les siens ni de la léthargie de ses fidèles.
Quant à l’Union pour la Nation, politiquement et juridiquement, elle n’a été qu’une plate forme électorale donc une structure ponctuelle, momentanée et qui donc, de ce point de vue là, n’existe plus.
Ayant donc eu l’idée de la création d’une plate forme électorale pour faire élire Bemba contre Kabila, j’en ai rédigé les statuts qui ont été approuvés par Bemba et François Mwamba. C’est ainsi qu’est né l’Union pour la Nation, le 29 septembre 2006.
Aux termes de l’Accord signé entre Bemba et moi, je devais jouer le rôle de Directeur de campagne et de Porte-parole de l’Union.
Cependant, contrairement à l’Accord, il eût quatre portes parole, un directeur général de campagne, deux directeurs adjoints dont-moi-même et des directeurs provinciaux dont moi-même pour le Katanga. Vous avez là une infime idée d’innombrables causes de l’échec de Bemba face à Kabila, la principale étant le caractère notoirement inéquitable, opaque, et non démocratique du processus électoral.
A titre illustratif, j’ai été empêché de battre campagne au Katanga. Mon hôtel a été assiégé par Kyungu Wa Kumwanza et d’autres inciviques comme lui. Ils ont, en sa présence, détruit ma jeep et d’autres véhicules, blessé de nombreuses personnes, dispersé la foule qui m’avait accompagné de l’aéroport jusqu'à la place de la Poste, en présence des policiers congolais et ceux de la Monuc qui assistaient au spectacle. Le lendemain, de grosses pierres ont été lancées contre mon cortège. Deux d’entre elles ont brisé les vitres de la voiture Mercédès qui me transportait, heureusement sans m’atteindre. Toute la nuit des centaines de fumeurs de chanvres au service de Kyungu ont barré la route, entouré l’hôtel « Parc », exigeant mon retour immédiat à Kinshasa sous peine d’incendier les lieux.
Le maire adjoint de la ville, le commandant de la Police, le procureur de la République, ont, de ma chambre d’hôtel, assisté au spectacle sans un mot de même que de nombreux policiers en armes, postés aux alentours. J’ai fait appel au service de la Monuc qui m’a sortit de l’hôtel. J’ai eu du mal à en trouver un autre dans la ville, les hôteliers craignant les représailles du pouvoir. C’est mon courage seul fondé dans ma foi en notre Seigneur Jésus-Christ qui m’ a déterminé à me rendre à pied de la ville à la Katuba à la rencontre d’une foule nombreuse qui m’attendait malgré l’agression dont elle venait d’être témoin sur les lieux prévus pour le meeting, la place du foyer social de la Katuba.
Les instruments de sonorisation, les groupes électrogènes, les chaises, le podium venaient d’être incendiés par des hommes de Kyungu et de Moise Katumbi. Mon propre Grand-frère a failli perdre sa vie. Atteint à la tête par une grosse pierre, il est resté plusieurs jours à l’hôpital dont deux au moins dans le coma. Par ailleurs, le maire de la ville a pris la mesure violant la loi électorale d’interdire deux de mes meetings prévus à la Katuba et sur la place de la Poste, en ville.
Nonobstant, j’ai été élu député provincial et les voix de Bemba dans la ville de Lubumbashi sont passées de 30 mille au premier tour à plus de 90 mille au second tour, par ma voix, alors que j’avais été systématiquement empêché de battre campagne.
Imaginez que la campagne ait été libre, démocratique, Joseph Kabila n’aurait jamais été élu.
Souvenez-vous aussi, que la Haute Autorité des Médias avec Modeste MUTINGA avait, sans qualité, en violation de la loi, annulé le débat contradictoire. Pour ce dernier motif au moins la Cour Suprême de Justice aurait du annuler les résultats des élections présidentielles pour irrégularité. Mais, comme je l’ai fait remarquer, l’échec a eu aussi de nombreuses causes qui sont le fait de Bemba lui-même, de sa personnalité, de ses hommes, de son système, le tout devant par ailleurs être considéré dans le contexte politique congolais souffrant très gravement d’absence de culture politique.
S’agissant des poursuites engagées contre Jean Pierre Bemba, contrairement à son silence et à celui des siens jusqu’à ce jour après l’incendie volontaire de l’Eglise de la Gombe dont je suis le pasteur, de mon cabinet d’avocat et de ma résidence par les gardes de John Numbi et les gardes du Président Kabila pour me punir justement d’avoir fait alliance avec Jean Pierre Bemba, contre eux , j’ai clairement exprimé publiquement, notamment sur certaines radios mes réserves relativement à l’opportunité de ces poursuites et de son arrestation et à sa responsabilité réelle par rapport aux actes dont ses troupes se seraient rendus coupables en République Centrafricaine.
Vos internautes peuvent lire voir écouter le détail de mon point de vue sur internet en tapant juste « Théodore Ngoy » dans n’importe quel moteur de recherche. J’exprime d’ailleurs ma sympathie à son épouse à la suite du traitement dont elle a été injustement victime, très récemment de la part de la police belge.
Notons qu’en tout état de cause que le sénateur Bemba bénéficie du droit de la présomption d’innocence. Et, comme le rapportait Malkevik , « le sens de ce droit moderne est simplement que nous sommes tous des « innocents » jusqu’au moment où le contraire sera prouvé dans et par une procédure juste et équitable. Nous n’avons pas de fardeau de prouver notre innocence, de même que celle-ci fait partie de notre existence comme sujet du droit. A aucun moment, on ne peut porter atteinte à ce statut de l’innocence sans simultanément porter atteinte à notre statut de sujet du droit » (lire NGOY, T, «Le droit de la preuve dans l’Avant-procès en Procédure Pénale Congolaise », Mémoire, DES, RDC, Université de Kinshasa, 2003-2006, p.247).
L'église de la Gombe avant son incendie du septembre 2007
3.Réveil FM: Au dialogue Inter-congolais à Sun City en Afrique du Sud, vous y étiez en temps que conseiller spécial de Joseph Kabila. D'où provient votre divergence? Cette divergence est-elle idéologique ou politique? Peut-on parler de brouille entre vous ?
Pasteur Théodore NGOY: Je n’ai jamais été un collaborateur de Joseph Kabila à quelque titre que ce soit. Je suis arrivé au dialogue inter congolais à Sun City une vingtaine de jours après le début des travaux tout simplement parce que je posais des conditions à ma participation.
Lors de la préparation du cahier des charges de la société civile je m’étais aperçu que les congolais n’avaient pas un point vue clair sur la question de la nationalité. Pourtant il est de notoriété publique qu’elle est une des causes réelles de l’agression rwandaise contre le Congo. Plus tard, le 2 aout 2001, Kabila, Président depuis 6 mois, après avoir suivi mes interventions sur le sujet lors de différentes présentations télévisées de mon livre sur l’Accord de Lusaka, m’a reçu au Palais de marbre à sa demande.
Je fus conduit auprès de lui par le sénateur She Okitundu, alors Ministre des Affaires Etrangères. Joseph Kabila me proposa de conduire la délégation de son gouvernement à Gaborone le 20 aout 2001 en qualité de Commissaire Général du gouvernement chargé du Dialogue. Je déclinais poliment l’offre à cause de mon engagement en Jésus-Christ et pour la justice notamment dans l’affaire de la révocation injuste de 315 magistrats et de 315 agents de l’ex Pétro Congo dont je défendis du reste la cause en
ce moment là auprès du Chef de l’Etat. Comble de l’ironie ce sont ces mêmes magistrats qui, réhabilités, prirent des décisions injustes pour me placer et me maintenir en détention afin de plaire au même Kabila.
Huit mois plus tard, le Président Kabila chargea She Okitundu de me convaincre d’aller à Sun City dans la délégation du Gouvernement pour y présenter mon livre et défendre le Congo contre les rwandais se faisant passer pour des congolais. C’est ce que je fis, par conviction, à mes risques et périls, Kabila et son gouvernement restant délibérément dans l’ombre.
Mes arguments furent si probants que la question de la nationalité ne put être tranchée à Sun City. Kabila décida alors de me nommer Ministre de l’information et plus tard Gouverneur de la Banque Centrale. Les choix politiques du Président Kabila, ses relations floues avec le Rwanda dont les éléments armés occupent encore le Congo, dispersent et/ou massacrent systématiquement et impunément la population, particulièrement au Kivu tout en transférant tranquillement des populations du Rwanda vers les espaces abandonnés dans le but final de créer un Etat dont Minembwe pourrait être la capitale, pendant que le gouvernement du Rwanda exploite les ressources au rabais, m’ont déterminés très tôt a me méfier de cet étrange successeur de Laurent-Désiré Kabila.
Comment pouvais-je devenir le collaborateur d’un tel homme ? Certes, Kabila Joseph a manifesté une forme d’étrange tendresse envers moi. Il tenait à m’avoir auprès de lui dans ses structures officielles ou privées. Vous vous rendez compte qu’il n’a pas cessé de vouloir me nommer même après avoir clairement refusé les fonctions qu’il me proposait lui-même, en personne, sans intermédiaires. Mais il ne m’était pas possible de devenir un Ministre juste pour mon ventre, ma « gloire » sans pouvoir rien changer au destin de mon pays. Et sans, in fine, être approuvé par Dieu.
Le Président Kabila sait que les Rwandais cherchent la partition du Congo pour prendre une partie du Kivu et il y travaille. C’est pourquoi il a convoqué la conférence de Goma laquelle a notamment servi de tribune internationale à son frère et ancien garde du corps Nkundabatwari, officier déclaré de l’armée patriotique rwandaise, auteur des massacres de congolais à Kisangani puis à Bukavu et ailleurs dans le Kivu.
Tout en le sachant Kabila avait pourtant nommé Nkundabatwari dans l’armée congolaise. Aujourd’hui, grâce à Kabila, ce criminel international est à la tête d’un mouvement politique anachronique, né dans le contexte de l’après Lusaka censé avoir contraint toutes les rebellions armées à se muer en partis politiques.
En plus son armée avec plus de six mille hommes est de loin mieux équipée que toute l’armée congolaise. Regardez le sieur Azarias Ruberwa, cet ancien réfugié politique rwandais au Congo. Il a plu de 300 soldats rwandais lourdement armés sous son contrôle, il peut à tout moment allumer le feu dans la capitale Kinshasa ; Kabila continue à le traiter comme un vice président alors que le congolais Zahidi Ngoma a été humilié publiquement par des congolais qui n’oseraient réserver le même traitement au sieur Ruberwa ou à un autre de ses frères rwandais.
Voila ce qui m’a déterminé à refuser les hautes fonctions que me proposait Kabila. Voila la raison principale pour laquelle j’avais choisi de voter contre lui au premier
tour et de soutenir son adversaire du second tour de l’élection présidentielle, outre la signature des contrats léonins, l’enrichissement sans cause, la corruption érigée en système de gouvernement de l’Etat, le choix de collaborateurs parmi les congolais les moins instruits ou les moins compétents sinon les moins scrupuleux, la violence politique, policière et judicaire, bref l’injustice caractérisée sous toutes ses formes. Comme dit un proverbe anglais, je devais faire un choix « between the devil and the deep blue sea ».
J’ai choisi le second parce que, comme dit un autre proverbe anglais, vous donnez un centimètre au diable, il prend un kilomètre tandis qu’il subsiste une éventualité même minime d’être repêché, même in extremis de l’océan. C’est ce qui est arrivé : le diable ne pouvant m’atteindre a fait bruler mes avoirs au Congo ; les eaux de l’océan ne m’ont pas englouti. Dieu que j’ai suivi dans cette voie, m’a gardé en vie en vue de la réalisation de son plan de bonheur pour le Congo et en vue de la prédication du le Royaume de Dieu le Père et de Jésus-Christ, le Fils du Père.
Tout en me le faisant payer si cher, Kabila ne reconnait pas moins ma probité et ma vocation pour le Congo pour l’éternité. Il m’a dit un jour, sur le ton d’une solennité prophétique : « Pasteur Théodore NGOY, tu n’es pas comme les congolais. N’oublie pas la mission que Jésus t’a donnée sur la terre pour le Congo. Ne trahis pas le Congo… ».
Kabila Joseph sait que je dirigerai le Congo par vocation, pour le bien des congolais. Pourtant il a voulu me faire tuer. Saul aussi chercha à tuer David tout en reconnaissant que Dieu avait choisi David pour diriger Israël après lui. Saul mourut d’une morte violente. David régna à sa place. Il fit du bien au pays d’Israël et au peuple d’Israël en pratiquant le droit et la justice tout le long de son règne. Il mourut, dans son lit, après une heureuse vieillesse.
L'église de la Gombe, après l'incendie...une ruine
4.Réveil FM: Les interpellations intempestives de la police et services de l'ANR à votre égard, étaient monnaies courantes. Comment expliquez-vous votre séquestration à Lubumbashi dans le Katanga lors des élections de 2006. La Monuc avait beaucoup fait pour vous extirper des mains de ceux qui voulaient que vous ne mettiez pas vos pieds au Katanga, celle-ci n'est-elle pas votre province d'origine?
Pasteur Théodore NGOY: Je suis bien évidemment congolais, Katangais, mulubakat de père et de mère. Mon père, Augustin Ilunga wa Nsenga était originaire du village Kamuanga (on nous appelle « Bene Lupitshi) dans le territoire de Malemba Nkulu, district du Haut-Lomami. John Numbi, originaire de Malemba comme moi, ne s’est pour autant pas interdit d’incendier gratuitement ma concession après avoir tenté, en vain, de m’assassiner. Ma mère Muleka Azuludi wa Mutonkole est originaire du village Kabanza (Kiboye) dans le territoire de Bukama, collectivité Kikonja, district du Haut-Lomami.
Je suis né et j’ai grandi dans la ville de Lubumbashi qui m’a justement élu Député provincial, sans argent donc sans aucune forme de corruption alors que plusieurs s’y sont cassés les dents en dépit du soutien du pouvoir et de l’argent ou n’ont pu y être élu qu’au moyen de la corruption, de la pression politique ou de la violence. J’ai fini mes études secondaires à l’Institut Uwezo dans le complexe Kiwele. Je note que plus de mille élèves de cette école m’avait élu commandant de l’école pendant deux ans consécutifs. Je suis parti de l’Université de Lubumbashi licencié en Sciences politiques et Agrégé d’enseignement au bout de cinq ans d’études passionnantes dans la bonne humeur de la Kassapa (Université de Lubumbashi) avant d’aller faire une
licence en droit puis un Diplôme d’Etudes Supérieures (D.E.S) en droit pénal et criminologie à l’Université de Kinshasa. Je suis donc doctorant en droit pénal et criminologie, inscrit au rôle de doctorat depuis l’année académique 2006-2007.
Je remercie du reste tous les Kassapards et les nombreux habitants du Katanga qui m’ont élu et, en particulier ceux qui avaient participé au péril de leur vie à la « guerre de pierres » déclenchée par les hommes de Kyungu et de Katumbi, à l’entrée de la Katuba.
Nous en sortîmes vainqueurs et marchâmes jusque sur la place du foyer social. Ce fut un moment sublime de la victoire du bien contre le mal.
En fait, c’est juste ce petit groupe de Kyungu, allié d’hier de John Numbi dans leur folie meurtrière contre les congolais originaires du Kasai, et de Moise Katumbi, appuyés par les moyens de l’Etat, craignant que je ne remette en cause par ma conviction leur leadership fondé sur le mensonge, la corruption et la violence, qui exerça contre cette violence contre moi. Mais ils ne furent pas les plus forts parce finalement, bien malgré eux, j’ai été élu.
Sans commentaire...
5.Réveil FM: Vous considérez-vous toujours comme député provincial du Katanga ? Quelle lecture faites-vous des arrêtés municipaux sur le flux migratoire des populations dans la ville cuprifère de Lubumbashi?
Evidemment, Je suis toujours Député élu du Katanga. Posez la question aux lushois qui m’ont élu; ils ne connaissent même pas le jeune homme que Kyungu a précipitamment appelé pour me remplacer. Pour la petite histoire, après mon évasion et mon départ de l’Ambassade de l’Afrique du Sud qui m’avait accueilli, je me cachais chez moi. Je n’avais donc pas pu me présenter aux élections au niveau national. Sans me douter que l’on me laisserait la liberté de faire campagne, j’ai chargé un jeune lushois, fraichement licencié en droit de l’Université de lubumbashi et qui fréquentait régulièrement l’Eglise de la Gombe lors de son séjour a Kinshasa, de déposer mon dossier.
Vous le comprendrez aisément, dans les conditions qui étaient les miennes, je ne me suis pas, même un seul instant, posé la question de la désignation des suppléants. C’est donc sans s’en référer à moi que mon mandataire circonstanciel a désigné deux de ses copains suppléants parmi lesquels le sieur Prince, lequel est encore étudiant à ce jour.
Par ailleurs, j’avais évité de confier le dossier à la structure de mon parti au Katanga de crainte que le pouvoir, le sachant, n’interdise à la Commission Electorale Indépendante (CEI) de retenir ma candidature. Après mon élection, le suppléant, dont j’ignorais l’existence et qui ne m’a jamais accompagné lors de la campagne risquée, m’a été présenté à l’aéroport alors qu’il m’ouvrait la porte du véhicule commis à mon transport. Il était commis à mon protocole. Vous comprenez maintenant qui est ce suppléant.
Il ne m’a jamais contacté depuis ; en plus il s’est permis de m’insulter auprès de certains de mes proches dont il aurait réussi à acheter la sympathie. Pour ce jeune homme, Dieu lui aurait donné en me remplaçant la grâce de se faire un nom dans la vie et de gagner de l’argent. Tant mieux pour lui jusqu'à ce que je vienne reprendre ma place et mon rôle de défenseur des intérêts du Congo des congolais au Katanga et de tout le Congo. Cependant, un jour sa perfidie le châtiera. En tout état de cause, je reprendrai ma place au Parlement dès mon retour au Congo.
En effet, le Parlement ne m’a jamais signifié la fin de mon mandat ni répondu à mes lettres lui adressées. C’est à travers la Radio Okapi, qui m’a contacté pour une interview que j’ai appris la nouvelle non de la fin de mon mandat mais curieusement de mon invalidation pour absence prolongée. La prétendue invalidation est intervenue le 12 novembre 2007, par un vote irrégulier de 32 députés contre 40, dont 20 se sont abstenus, sur les 72 membres présents, alors que l’Assemblée en compte 102.
Aussi cette décision, est-elle, de toute évidence, constitutive d’une grave violation de la lettre et de l’esprit de la Constitution de la République, spécialement en son article 110 qui dispose, notamment, que le mandat d’un député peut prendre fin pour ‘‘absence non justifiée et non-autorisée’’ et non ‘‘pour absence prolongée’’.
Car, au regard de la disposition constitutionnelle susvisée, le constituant congolais ne sanctionne pas l’absence d’un député, qu’elle soit prolongée ou non. Il sanctionne plutôt l’absence non justifiée et non-autorisée. S’agissant de mon absence justement, contrairement aux déclarations du président de l’Assemblée, le sieur Gabriel Kyungu-wa-Kumwanza, je me suis rendu en Europe avec une autorisation signée par le même individu, me chargeant d’y nouer des contacts parlementaires. Le 23 mars 2007, le
général John Numbi a volontairement fait incendier l’Eglise de la Gombe, ma résidence et de mon cabinet d’avocat.
Par ma lettre numéro H/TNIWNS/P/A/DP/AM/ 014 /07 du 11 septembre 2007 j’ai de nouveau saisi l’Assemblée Provinciale, subsidiairement à ma lettre numéro H/TNIWNS/P/A/DP/AM/012/07 du 12 avril 2007.
Par conséquent l’Assemblée provinciale, qui était bel et bien informée par cette voie, avait l’obligation constitutionnelle d’examiner en plénière l’exactitude et la validité des raisons avancées par le Député que je suis pour justifier mon absence, tout en sollicitant l’autorisation de me présenter à la session suivante.
C’est exactement la démarche du Sénateur Jean Pierre BEMBA auprès du Sénat qui l’a autorisé à s’absenter jusqu’à ce jour, en dépit des poursuites engagées contre lui par la Cour Pénale Internationale.
Ainsi le Parlement du Katanga, précisément le sieur Gabriel Koungu, devra expliquer les raisons pour lesquelles cette jurisprudence du Sénat n’a pas été prise en compte d’autant plus que j’ai eu l’honneur de siéger dans ce parlement et d’en diriger en tant que Président élu, la commission chargée de l’élaboration du projet de règlement intérieur alors que Bemba n’a jamais siégé au Sénat.
Kyungu devra expliquer pourquoi il n’a jamais soumis ma correspondance aux discussions et à la décision de la plénière d’autant que sur décision de cette même plénière, mon dossier avait été confié au comité des sages de l’Assemblée provinciale. Curieusement, alors que le dossier était encore en traitement au sein du comité des sages, avant que celui-ci n’ait transmis son rapport à la plénière, sans que les raisons justifiant mon absence et ma demande d’autorisation de m’absenter jusqu’à la session prochaine n’aient fait l’objet des débats au sein de la plénière, Kyungu a préféré demander à cette dernière de se prononcer non sur la fin de mon mandat, conformément aux dispositions de l’article 110 de la Constitution, mais, curieusement, sur l’invalidation de mon mandat.
En conclusion mon mandat court toujours, car, l’article 110 de la Constitution, spécialement en son point 6, rendu applicable aux Assemblées Provinciales, par l’alinéa 6 de l’article 197 de la Constitution, ne traite pas de l’invalidation du mandat des députés par une Assemblée Provinciale ni même par l’Assemblée Nationale.
L’absence d’un député en effet ne figure pas parmi les causes d’invalidation, mais de fin d’un mandat aux pouvoirs déjà validés. Il ne s’agit même pas de perte de mandat mais de fin de mandat.
Ainsi, comme je l’ai déjà dit, il est, dans ces conditions, malséant de voir ce suppléant se faire ‘‘introniser’’ député à ma place et contre moi sans prendre langue avec moi, sans se préoccuper le moins du monde de ma réaction, contre, toute morale, toute éthique, toute équité et toute justice.
De toutes les façons, si le Parlement ne se ressaisit pas un de ces jours, j’ai d’autres voies pour l’y contraindre y compris la voie de la justice. S’agissant de l’arrêté du maire, il suscite des questions à la fois au plan politique et juridique. Au plan
politique, disait avec raison l’ancien Président américain F.D.Roosevelt "Rien de ce qui touche à la politique ne relève du hasard ! Soyons sûrs que ce qui se passe en politique a été bel et bien programmé!”
Dans cette perspective, je me demande ce que cherche le Président Kabila, garant du respect de l’ordre constitutionnel, en laissant faire un maire non élu, lequel se permet de prendre des mesures anachroniques, alors même qu’il n’en a pas qualité, fondant sa décision sur un texte contraire a la constitution et osant réglementer une matière qui relève de la loi nationale. A travers ce maire de temps révolus, coiffé par un gouverneur de province peu instruit mais voulu par Kabila, ce dernier serait-il entrain de vouloir allumer un autre foyer de tensions ethniques pour justifier Nkundabatwari , en faisant passer le message selon lequel la xénophobie serait propre aux congolais de toutes les provinces ?
On dira alors que la cause de ce criminel rwandais n’est pas le fait du Rwanda au Kivu parce que l’on s’entredéchire également au Katanga et même au Bas-Congo pour des raisons de haine tribale ou de xénophobie. Souvenez-vous que la haine ethnique fut exacerbée par le sieur Kyungu pour régner sur le Katanga, en se mettant paradoxalement au service de Mobutu alors que celui-ci n’était plus le bienvenu dans les autres provinces du pays. Vous souvenez-vous aussi que récemment, une tribune des medias internationaux a été offerte au chef du Bundu Dia Kongo dès lors que celui-ci a revendiqué la protection internationale des congolais du Bas-Congo à l’instar de la protection accordée aux albanais du Kosovo.
Ce discours était une manne pour ceux qui ne rêvent que de diviser le Congo. En fait on veut allumer le feu au Katanga en imposant aux congolais des limites dignes du Congo belge pour circuler sur leur propre territoire. En effet, la mesure n’a aucun autre intérêt, ni économique, ni touristique ou autre, d’autant que la ville de Lubumbashi a été récemment reconnue « ville de paix » par l’Unseco.
Sur le plan juridique, examinant la question de la constitutionalité, de la légalité et de la légitimité même d’une réglementation, par arrêté, du mouvement de la population congolaise sur son propre territoire et en particulier dans la ville de Lubumbashi, dont l’histoire récente rappelle de graves sévices infligés a de congolais au motif qu’ils n’étaient pas des originaires de la Province du Katanga, par des politiciens véreux, dangereux, encore malheureusement actifs par la seule volonté de Joseph Kabila, se pose.
Ledit arrêté prétend tirer sa force de la Constitution (celle du 18 Février 2006) et du décret-loi 081 du 2 juillet 1998 portant organisation territoriale et administrative de la République démocratique du Congo.
Cependant, le maire n’indique pas les dispositions de la Constitution auxquelles il se réfère, ni celles du décret susdit.
En fait ce décret fixe les structures organiques et fonctionnelles des entités administratives territoriales et la répartition des compétences et des ressources entre le pouvoir central et les entités administratives décentralisées .
Toutes ces matières sont depuis le 18 février2006 autrement réglementées par la nouvelle Constitution à laquelle ce décret est manifestement contraire dans son esprit et dans sa lettre.
Or selon l’article 221 de la Constitution les textes législatifs et réglementaires antérieurs a celle-ci ne sont maintenus en vigueur que pour autant qu’ils ne lui pas sont contraires. En effet, la nouvelle Constitution réglemente toutes les matières portées par ce décret notamment en ses articles 2 à 4, 197, 201 à 206, etc.
Mais si par impossible ce décret produisait encore ses effets, il ne serait pas moins hors propos du fait qu’il ne prévoit aucune disposition permettant à un maire même élu, de restreindre la liberté constitutionnelle des congolais d’aller, de demeurer ou de venir sur leur propre territoire conformément à l’article 30 de la Constitution qui dispose que « toute personne qui se trouve sur le territoire national a le droit d’y circuler librement, d’y fixer sa résidence, de le quitter et d’y revenir, dans les conditions fixées par la loi » et non par un arrêté.
Les restrictions en la matière concernent les étrangers. Et même dans ce cas, le statut, la police des étrangers, l’émigration sont des matières de la compétence exclusive du pouvoir central (Article 202 de la Constitution) tandis que l’exécution des mesures y relatives relèvent de la compétence concurrente du pouvoir central et des provinces (et non des mairies du moins à titre principal).
Comme vous le voyez, cet arrêté n’a pas lieu d’être et devait être rapporté, le maire lui-même rappelé à l’ordre.
J’ai appris non sans surprise que ce maire a osé dire qu’il exécuterait sa décision en dépit de la position prise par l’Assemblée nationale sur la question. Cet entêtement et le silence de sa hiérarchie aussi bien provinciale que nationale sur le sujet me confortent dans ma position : il s’agit bien d’un acte politique délibérément suscitée depuis bien haut. Une preuve de plus que le Congo reste un Etat de droit politique, celui dont l’homme politique (l’homme fort du moment) est le référent et non un Etat de droit juridique, celui dont le droit est le seul référent.
Et, c’est bien dommage pour la ville de Lubumbashi, en particulier, parce, comme je l’ai déjà dit, cette ville s’est vue attribuer, il y a peu, le Prix UNESCO « Villes pour la paix - édition 2000-2001 », sur recommandation de cinq jurys régionaux, composés de personnalités de la recherche, de l'administration ou de la politique, pour avoir oeuvré à la reconstruction de la paix dans une ville sinistrée par la guerre civile, notamment par le renforcement des liens sociaux.
La remise de ce prix a eu lieu le 18 mars 2002 à Marrakech (Maroc) par le Directeur général de l'UNESCO, Koïchiro Matsuura. Il faut indiquer que ce prix récompense tous les deux ans des équipes municipales qui ont fait de leurs villes des laboratoires des sociétés de demain en développant en leur sein les meilleures pratiques.
En tout cas les pratiques qu’entend instituer le maire, par cet arrêté, se situent aux antipodes de cette place de choix reconnu par le monde à la ville de Lubumbashi. Je note, au contraire, que le maire semble étrangement s’être inspiré des faits survenus en 1910 avec la promulgation du décret colonial du 5 juillet 1910 sur le droit de
résidence qui avait codifié le système de relégation qui était une sorte d’exil intérieur. Le maire, et sa hiérarchie avec lui, aurait pu pourtant s’inspirer avantageusement de l’événement majeur du 30 juin 1911 qu’avait été la première coulée de cuivre au Katanga, coulée qui s’arrêta et la légendaire fumée avec alors que le fameux Kyungu wa Kuwanza exerçait les fonctions de Gouverneur de Mobutu au Katanga en excitant les katangais à refouler les kasaiens en violation de la constitution, pour leur propre malheur pendant que Kyungu s’enrichissait.
Se rappeler cette coulée du cuivre, la fumée qui s’en échappait conduirait, selon moi, à penser à la reprise du contrôle par la province, de l’exploitation des ressources minières totalement livrées à des prédateurs parmi lesquels Moise Katumbi et Kyungu wa Kumwanza. Car, c’est de mesures concrètes portant sur ce secteur qui redonneront le sourire aux Katangais et à travers eux à tous les congolais au lieu de nous distraire aussi dangereusement que le fait ce maire.
Pendant que Moise Katumbi, chargé d’affaires de Kabila, propriétaire ex nihilo de trois gisements de la Gécamines qui lui ont permis de créer sa poule aux oeufs d’or appelée MCK, après avoir réussi en 6 mois seulement en faisant une opération floue avec Anvil mines, à gagner 60 millions de dollars dont des miettes ont servi a acheter les voix de pauvres katangais, devenu gouverneur par la volonté de Katumba Mwanke, continue à jeter de la poussière aux yeux des Katangais qui l’admirent paradoxalement, alors que l’homme s’enrichit de plus en plus sur notre dos.
Dans ce contexte cet arrêté est une insulte de plus à la misère des pauvres Katangais et de tous les congolais.
La résidence du pasteur Théorore Ngoy...
6.Réveil FM: A Kinshasa, vous n'avez plus rien votre Eglise, votre domicile et même votre cabinet d’avocat ont été incendies le 23 mars 200. Qui, selon vous serait l’auteur de cette destruction méchante? Vous considérez-vous comme propriétaire de cette parcelle qui jouxte le cimetière de la Gombe?
Je n’ai plus rien ? Si, ma foi et celle des enfants de Dieu de l’Eglise de la Gombe n’ont pu être incendiées par les malfrats que sont les Gardes de John Numbi et ceux du Président Kabila, les deux auteurs intellectuels de l’incendie ou du moins les provocateurs de l’infraction.
En effet, le 23 mars 2007, ma résidence située à côté de l’Eglise de la Gombe et de mon cabinet, était déserte. L’Eglise seule était en activité par le fait des deux soeurs qui y priaient. Un char de combat a été amené devant le portail de la concession. Les gardes du général John Numbi et les éléments de la Garde Présidentielle, ont escaladé les murs. Ils ont aspergé d’essence l’intérieur de l’Eglise avant d’y mettre le feu. Le feu s’est propagé jusqu’à ma résidence.
Il a tout détruit, épargnant uniquement la partie du bureau de l’Eglise et le garage. Les hommes en armes ont cassé les murs et les portes de l’Eglise. Ils ont tout emporté. Se servant de la clef de contact qui s’y trouvait, ils ont emporté ma jeep neuve de marque Suzuki Grand Vitara, de couleur bleue de nuit, immatriculée KN 4784 BG. Il y a lieu de vous signaler que le 11 novembre 2006, les gardes du général John Numbi, ont froidement assassiné une fidèle de l’Eglise de la Gombe, Mme Néné Mutshipayi.
Le lendemain, les mêmes gardes se sont attaqués à son mari, Christophe Mutshipayi, à qui ils ont brisé le bras droit, au moyen d’une barre de mine. Me trouvant à l’entrée de la concession le même jour, j’ai été menacé par un des gardes du général John Numbi, en présence de ses compagnons au nombre de 5. Il a braqué son arme directement sur ma face, tout près de mes yeux, en me disant : « Nous te tuerons, idiot ! Comment, en tant que Mulubakat, tu as pu faire alliance avec Jean-Pierre Bemba ? ».
Je ne dois ma survie qu’à la seule grâce de Dieu. Quelques mois auparavant, le même général John Numbi s’était emparé de mon matériau de construction alors que j’étais refugié au sein de l’ambassade de l’Afrique du Sud. A ma demande, il délégua monsieur Nkulu, propriétaire du restaurant Le Baobab, pour me verser la somme de 800 dollars en proférant tout de même des menaces au téléphone contre ma personne. Le 23 mars, le général John Numbi, pensant, probablement, plaire au Président de la République, est allé jusqu’au bout de ses mauvais desseins, en détruisant mon patrimoine.
Ce faisant, il n’a néanmoins pas réussi à détruire l’Eglise du Seigneur qui tient régulièrement ses réunions dans les décombres. J’admire sincèrement la foi de chrétiens de l’Eglise de la Gombe. Dieu honorera une telle foi. John Numbi paiera. Joseph Kabila aussi. S’agissant de ma concession, il est évident que j’en suis le seul propriétaire. Je tiens en mains le titre y relatif. Effectivement, comme vous le savez, en doit congolais, suivant l’article 227 de la loi foncière, le certificat d’enregistrement fait plein foi de la concession, des charges réelles et, éventuellement, des droits de propriété qui y sont constatés. Ces droits sont inattaquables.
A cet égard, la Cour Suprême a déjà jugé du « caractère inattaquable du droit de propriété constaté par le certificat d’enregistrement, lequel fait pleine foi de ce droit » (C.S.J. 5.12.1979, RC 104, B.A. 1979, p. 348) considérant que la preuve du droit de propriété est « exclusivement le certificat d’enregistrement établi par le conservateur des titres fonciers, actuellement, conservateur des titres immobiliers. » (C.S.J., R.C. 100, 3/4/1976, Bull. 1977, p. 64).
Normalement, si l’Etat congolais était aux mains des gens responsables, ils auraient pris la résolution de réparer « les dommages collatéraux » même si en réalité, il a s’agit d’une destruction délibérée, au cours d’un affrontement armé, d’une propriété privée, en particulier d’un bâtiment dédié au culte, ce qui n’est pas loin d’un crime de guerre commis par John Numbi, au regard des statuts de Rome même si l’affrontement n’avait pas, apparemment un caractère international.
7. Réveil FM: Il y a quelques jours la RDC a célébré à Kananga ses 48 ans d'indépendance. Quel bilan faites-vous de notre pays?
Pasteur Théodore NGOY: Kabila Joseph nous a insultés une fois de plus à Kananga, en prétendant que le Congo allait de mieux en mieux alors que l’officier de l’armée patriotique rwandaise, Laurent Nkundabatwari, son ancien garde de corps, qu’il avait, par ailleurs, nommé à dessein au sein de l’armée congolaise, occupe avec des troupes rwandaises une partie du territoire congolais, pille et fait piller nos richesses, génocide les congolais, dispersent ceux qui restent vivants, puis transfère tranquillement des populations rwandaises sur les terres abandonnées des Bahavu, des Bashi , des Bahunde, des Bembe, etc., afin de permettre, in fine, aux rwandais de revendiquer la protection internationale ces terres en se donnant pour capitale le village de Minembwe, aujourd’hui plein de rwandais. Ce village a maintenant un aéroport à la construction duquel Kabila participe à titre principal.
Kabila a offert une tribune internationale à Nkunda. Celui-ci bénéficie aujourd’hui de l’amnistie pour avoir violé les enfants, les femmes et massacré de nombreux congolais. Mais Kabila n’a pas hésité à pousser Jean Pierre Bemba à l’exil non sans avoir tenté de le tuer. Il a utilisé l’armement lourd à Kinshasa causant la mort de nombreux civils innocents juste pour se débarrasser d’un adversaire congolais et faire peur au reste de ses opposants.
Il a récompensé John Numbi en le nommant à la tête de la police pour avoir incendié l’Eglise du Seigneur, ma résidence, mon cabinet d’avocat et une importante bibliothèque personnelle, riche, diversifiée. Il a chargé Kalume de massacrer les congolais du Bas-congo. Ce Kalume est curieusement revenu dans son sillage quelques jours après que Kabila et moi, avions lu ensemble dans sa résidence le rapport de l’ambassadeur rwandais au Congo adressé au feu Président Habyarimana et dans lequel il était clairement indiqué que la mère de Kalume était rwandaise et que par conséquent il pouvait servir les intérêts rwandais, le cas échéant. Mais en fait, sans le savoir, je venais de plaider pour le retour du Général Kalume dans le sillage de Kabila.
Voilà Kalume avait en 1997 trahi l’armée congolaise en affaiblissant le front de Kisangani dont il avait le commandement. Ce même Kalume a ose affirmer que Kahemba serait un territoire angolais alors que in tempore non suspecto la carte
administrative du Congo Belge, en 1960, situe clairement Kahemba dans le Kwango, non loin de Kasongo-Lunda. Et, jamais les angolais n’avaient auparavant prétendu que Kahemba se trouvait en Angola.
En fait, Kabila place souvent aux postes stratégiques ceux dont au moins un parent est rwandais ou burundais. C’est le cas de Jean Mbuyu (ex conseiller spécial dont la mère est rwandaise), Kazadi, Nyembwe, burundais de père et de mère, portant le nom de son père adoptif (ANR), Pierre Lumbi,(qui vient d’hypothéquer notre potentiel minier pour des ans), burundais par l’un de ses parents ; le Général Kabulo de mère rwandaise, Kamerhe (parlement) de père rwandais, Kengo wa Ndondo (sénat), mère rwandaise, père belge d’origine polonaise, elu curieusement par la majoritee des senateurs de l’AMP de Kabila ; le PDG de l’Ofida, dont les parents vivent tranquillement à Ciangungu, au Rwanda, son pays (depuis avril dernier Kabila veut confier a ce même rwandais l’office de contrôle de l’état de la qualité de ce qui entre au Congo en voulant supprimer l’OCC); le fils de Bisengimana est dans l’armée alors qu’il est de notoriété publique que son père rwandais n’avait fait que servir les intérêts du Rwanda (Voir le palmarès de lUnikin ex Lovanuim, Bisengimana est ingénieur civil rwandais) ; le Général Malick, rwandais contrôle tout l’armement congolais à la base logistique ; de rwandais viennent d’être placés par Kabila à la tête de la magistrature congolaise. La liste est longue. J’ai beaucoup à dire. Ce sera dans un livre à venir.
En un mot, voici le vrai bilan : le Congo n’a jamais été aussi affaibli politiquement, militairement, diplomatiquement, économiquement, financièrement voire culturellement qu’au temps de Joseph Kabila. Kinshasa n’a jamais été aussi quadrillée par l’ennemi ; les opposants politiques et les citoyens si en insécurité, la faim, la misère sous toutes ses formes n’a jamais été aussi grande ; et le Congo n’a jamais et aussi près de l’implosion qu’au temps de cet homme dont beaucoup n’imagine même pas le mépris et même la haine qu’il porte aux congolais, en particulier aux katangais et à Laurent Désiré Kabila dont il est entrain d’assassiner ou disperser la progéniture. L’un des fils de Laurent Kabila, John Taratibu Kabila a pu s’échapper une nuit, déguisé, dans une pirogue, au risque de se noyer dans le fleuve Congo, au prix de nombreux billets verts. Il vit en exil. En prison, Thomas Lubanga m’a dit : « si les congolais savaient vraiment qui est Kabila et ce qu’il fait contre le Congo, ils prendraient tous des pierres pour le lapider ». Vous comprenez maintenant pourquoi personne ne veut que Thomas Lubanga parle même pour se défendre ?
Un soir, le Général Mabila s’est assis furtivement à coté de moi, dans la même prison juste pour me dire en swahili : « J’ai dîné plusieurs fois avec la mère de Joseph. Elle logeait à la citée de l’OUA. Elle a été évacuée au début des hostilités en 1998. Sifa n’est pas sa mère ». Quand j’ai voulu en savoir plus, il s’est levé en disant : « Je ne t’ai rien dit ». Quelques jours après j’ai eu la nouvelle de son trépas. Il s’en est allé dans l’abandon, en vomissant beaucoup de sang. Mais son récit est semblable à plusieurs autres que m’ont fait des gens encore en vie dont certains font partie du cercle même de Kabila.
8.Réveil FM: L’exil est un choix difficile dit-on. Mais l'exil forme aussi. Acteur politique vous vous étiez investi dans la société civile. Quel regard avez-vous sur les institutions citoyennes d'appui à la démocratie durant la transition? Avaient-elles bien fonctionné?
Pasteur Théodore NGOY: Dans mon cas, l’exil n’a pas été un choix mais une contrainte m’imposée par John Numbi, Joseph Kabila et les leurs. Ils ont incendié ma résidence, mon cabinet d’avocat et l’Eglise de la Gombe, me contraignant de ce fait à l’exil, en violation flagrante de la Constitution qui dispose en son article 30, alinéa 2 qu’ aucun congolais ne peut-être « … ni être contraint à l’exil, ni être forcée à habiter hors de sa résidence ».
Lorsque j’ai envisagée de regagner mon pays, j’en ai parlé, par téléphone, au Ministre d’Etat près le Président Kabila, l’avocat N’kulu Kilombo. Ce monsieur s’est permis de me dire : « Ecrivez au ministre d’Etat » c'est-à-dire à lui, pour demander la permission de retourner dans mon propre pays.
Quelques temps après, sur son instruction, le fameux Kyungu a incité quelques députés à mettre fin à mon mandat, illégalement et irrégulièrement (par une prétendue invalidation) afin de me couper l’herbe sous les pieds. Le 24 décembre 2007 (la nuit de Noel) la fille du Président Laurent Désiré Kabila m’a téléphoné pour me dissuader de rentrer au Congo sous peine d’y être assassiné. Elle m’a mis au courant des entretiens qu’elle avait eu avec John Numbi, Nkulu Kilombo, Kyungu wa Kumwanza et d’autres. Je l’ai exhortée à quitter le Congo à son tour. Elle m’a assuré qu’elle s’organisait bien pour rester à l’abri. Malheureusement, le 16 janvier 2008, Kabila Joseph et Madame Sifa l’ont fait assassiner.
Cet assassinat, celui de Botethi, Vice-président de l’Assemblée provinciale de Kinshasa dans lequel les gardes du Président et le Gouverneur de la ville seraient impliqués, et de plusieurs autres prouvent que Kabila et les siens soit organisent l’assassinat de ceux qui ne partagent pas leur vision politique soit les contraignent à l’exil, en fait au bannissement qui, dans la France antique, fut une peine politique criminelle infamante consistant dans la défense, pour le condamné, de résider hors du territoire national pendant une durée déterminée voire définitivement.
Oui, je l’admets, en dépit des dures souffrances qu’il nous impose ou à cause d’elles justement, l’exil est une école du réarmement spirituel et politique.
Naturellement en tant que défenseur de la justice, je fais naturellement partie de la société civile. De ce point de vue mais aussi en tant que politique, j’ai été témoin et même victime du disfonctionnement notoire des institutions citoyennes.
Celles-ci, sensées jouer le rôle de contrepouvoir ont été en fait mis au service du pouvoir par leurs véreux animateurs. La commission de l’éthique qui aurait du faire la guerre à la corruption était elle-même truffée des gens corrompus jusqu'à la moelle épinière.
La commission électorale reste, d’ailleurs, jusqu'à ce jour un instrument au service de Kabila et Malu malu une girouette que l’on nomme à des fonctions in suspecto tempore.
Mutinga a été aussi pire que Malu Malu. Il s’est permis, en violation de la loi d’annuler le débat prévu entre les deux candidats du second tour pour éviter d’exposer toute l’incompétence de Kabila. Il s’est fait le plaisir de suspendre tous ceux qui du point de vue communicationnel mettait en danger le camp Kabila alors que ce dernier
monopolisait la Radio et la télévision nationales et plusieurs autres medias achetés ou corrompus avec l’argent du contribuable congolais. Mutinga s’est offert entre temps le luxe d’acquérir une radio et une télévision personnelles alors qu’il était l’autorité de régulation des medias.
Aujourd’hui, le voilà devenu sénateur du camp Kabila in tempore suspecto.
Quant à l’observatoire des droits de l’homme, j’ai connu son existence en lisant la lettre par laquelle son Président, un avocat, ancien bâtonnier de surcroît, me convoquait pour m’entendre sur mes opinions sur la nationalité de Kabila en m’accusant d’avoir offensé ce dernier.
En fait Kabila venait de dire que les congolais étaient le chien qui aboie contre Kabila, la caravane, qui passe et qui peut même écraser le chien. J’étais sur le plateau de canal kin. On m’a demandé mon opinion. J’ai dit que les congolais n’étaient pas des chiens et que par ailleurs il était dans leur droit de savoir qui les dirigeait et qui voulait se faire élire étant donné que Laurent D. Kabila n’avait jamais présenté aux congolais ni son épouse ni ses enfants. C’est d’ailleurs dès ce moment que Kabila m’a le plus haï.
En conclusion les institutions citoyennes ont été toutes prostituées par le sieur Joseph Kabila.
9.Réveil FM: Parlez- nous de votre association « Chrétiens pour la Justice ». Quels sont ses objectifs, ses réalisations et ses projets?
Pasteur Théodore NGOY: L'injustice a frustré beaucoup de Congolais.« Sans justice, il n'y a pas de dignité », écrivait Patrice Emery Lumumba à son épouse Pauline.
Pour ne pas continuer à subir indéfiniment l'injustice, les Congolais de toutes les confessions religieuses ont créé cette organisation de vulgarisation, de défense et de promotion de la Justice, C.Just., pour tout Congolais frustré par l'injustice et qui veut se battre pour établir la Justice dans tout le Congo, à tous les niveaux.
L'Assemblée Constitutive de Chrétiens pour la Justice « C.Just. » a eu lieu le samedi 25 janvier 2003 à l'Immeuble CCIC (ex CCIZ), dans la commune de la Gombe, à Kinshasa.
A l'issue de son Assemblée Constitutive, suivie immédiatement de la tenue de la première assemblée générale, « C.Just » a fait une déclaration sur les actes d'injustice en République Démocratique du Congo depuis l'indépendance jusqu'à ce jour, sur les massacres, les pillages de nos ressources, les dangers de l'Accord Global et Inclusif, etc.
Le 31 janvier 2003, « C.Just » a, dans un communiqué de presse, dénoncé et condamné énergiquement les traitements inhumains et dégradants infligés aux condamnés à mort, détenus au Centre Pénitentiaire et de Rééducation de Kinshasa, dans l'affaire de l'assassinat du Président de la République, Laurent Désiré KABlLA. Nous avons publié des déclarations portant sur divers sujets d’intérêt national, régional ou local voire international sur la nationalité, la nomination paradoxale de Nkunda dans notre armée, le pillage des ressources, la revocation des 315 magistrats
et de 315 ex agents de l’ex Petro-Congo, en mettant toujours en exergue ce qui n’était pas juste, dans chaque cas.
< En effet, l'instauration de la culture de la justice par la conscientisation du citoyen et du dirigeant sur ce qui est juste afin de les amener, en tout temps et en tout lieu, à rejeter et à combattre, à tout prix, ce qui n'est pas juste, constitue le but de C.Just.
Par rapport ce but, nous nous sommes fixés pour objectifs la Conscientisation du citoyen et du dirigeant sur la pratique nécessaire de la justice et la connaissance de leurs droits respectifs ; la défense et la promotion de la justice en tant que valeur fédératrice des aspirations des peuples et valeur refondatrice de la République Démocratique du Congo et des nations du monde ; la Création d’ une nouvelle conception dans la gestion de la chose publique par la référence permanente aux vertus chrétiennes telles que la justice, l'intégrité, la vérité et la fidélité ; le triomphe de ces vertus dans les grands débats nationaux voire internationaux; l’inculcation aux Citoyens Congolais du sens du sacrifice national et de la promotion des vertus spirituelles au détriment de l'avidité des biens matériels ; le respect du droit international, de l'éthique et de la morale dans les rapports entre les Etats, les individus, au sein des organisations internationales, et de toute la société internationale.
Par nos déclarations, nos conférences, nos lettres pastorales, nos débats radiotélévisés, nous avons fait annuler la nomination rocambolesque par un ministre de l’Education nationale d’une nièce à la tête des divisions de l’enseignement dans la ville de Kinshasa et le rétablissement dans leurs fonctions et dans leurs droits de plusieurs chefs d’Etablissements scolaires qui avaient été abusivement révoqués ; nous avons amené à la table des négociations des pasteurs qui s’opposaient, ; un Procureur General en fonction s’est fait l’obligation de se transporter à mon office pour régler à l’amiable un litige avec une famille qui se plaignait d’avoir été dupée par lui ; notre position sur le rapport du panel de l’ONU sur le pillage de nos ressources a conduit le Président Kabila a suspendre des ministres qui lui étaient très proches ; nous avons assuré la défense en justice de plusieurs nécessiteux.
Un jour, le Président Kabila m’a prié par téléphoné de lui donner la position de C’Just. Sur la nomination de Laurent Nkunda dans l’armée congolaise. Nous lui avons remis en mains propres la déclaration de C.just. sur ce point. Je vous en donne une copie à l’attention de vos lecteurs. C’est que le travail de C.Just. était considéré dans le pays.
Nous avons cependant peu à peu été infiltrés par des agents de renseignements pendant que je faisais l’objet d’harcèlement policier et judiciaire.
Finalement, mon exil a eu pour effet de refroidir le zèle de membres, ce qui a pour conséquence de mettre nos projets en attente.
Je viens d’ailleurs de découvrir que congoline.com a suspendu notre site www.c-just.org sans nous en aviser et donc sans que nous sachions pourquoi jusqu’au moment ou nous mettons fin à cette interview. Je sais que le concepteur de notre site est travaille à la présidence de la République. Mon ancien conseiller politique est devenu un des collaborateurs du porte-parole de Kabila. Vous comprenez donc que le
pouvoir et ses alliés continuent à nous faire subir le martyre dans l’espoir de nous achever.
10.Réveil FM: Malgré la pluie des pierres de la part de vos adversaires, vous avez fini par être élu député provincial au Katanga. Avec le recul, comptez-vous faire de la politiquement autrement? Espérez-vous rentrer un jour au Congo? Retravaillerez-vous un jour, avec ou pour Kabila ?
Pasteur Théodore NGOY: Je rêve, chaque jour qui passe, de belles rues de mon pays, ces rues porteuses de tant
Par Freddy Mulongo, vendredi 8 août 2008 à 12:35 :: radio :: #158 :: rss
Acteur politique et homme de sciences, le pasteur Théodore NGOY est un "anti-langue de bois", réputé pour la pertinence de ses opinions politiques et scientifiques, il est également président de l'ONG "Chrétiens pour la justice" et du Parti politique "Congo pour la Justice", "C.Just." en sigle. Théodore NGOY est le pasteur de l’Eglise de la Gombe à Kinshasa qui a été incendiée le 23 mars 2007 ainsi que sa résidence et son cabinet d’avocat. Théodore NGOY est le seul député élu au parlement provincial du Katanga contraint à l'exil. Il vit présentement à Oxford en Grande Bretagne sous la protection internationale fondée sur la convention de Genève de 1951. Théodore NGOY connaît mieux les méandres du pouvoir kabiliste, il avait toutes les opportunités pour jouir du pouvoir kabiliste. Il s'en est méfié et éloigné très tôt, à cause de ses convictions politiques et de sa foi en Jésus-Christ de Nazareth, là où beaucoup de congolais se seraient saisis de « la chance » de leur vie. En 1997, il avait eu le courage de s’opposer à Laurent-Désiré Kabila et à son système. Prés de 7 mois de détention arbitraire, avec un cadeau de M'Zee, une Bible neuve, n’avaient pas usé la foi et les convictions politiques de cet ancien Kassapard à la verve oratoire très remarquable. Théodore NGOY, s'exprime à coeur ouvert, sans faux fuyants, d'une manière exclusive et inédite à Réveil FM. Il est le premier Katangais à s'attaquer
officiellement à l'instauration de visas pour les autres congolais dans sa province. Sans doute, les Joséphites-Kabilistes croyaient l’avoir réduit au silence, c'est la voix d’un inlassable combattant de la liberté encore plus fougueux, ennobli d’avantage par les récentes épreuves que les internautes découvrent à travers cette interview-vérité, interview fleuve que Théodore NGOY a accordée à Réveil FM, dans laquelle il fait des révélations véritablement bouleversantes.
1. Réveil FM: Vous étiez parmi les premiers avec l’ancien Ministre de l'information de M'zee Laurent-Désiré Kabila, Didier Mumengi à déclarer votre candidature à l’élection présidentielle de 2006, qu'est-ce qui vous a poussé à ne plus vous présenter?
Pasteur Théodore NGOY: Dès l’annonce de ma candidature, j’ai systématiquement fait l’objet d’une chasse à l’homme. Il fallait à tout prix me faire taire. Un haut magistrat congolais m’a expliqué plus tard que je faisais peur au pouvoir qui considérait que je faisais dangereusement ombrage à Kabila à la fois en tant que katangais et leader reconnu au niveau national et, par ailleurs, capable de convaincre. Au cours d’une réunion Joseph Kabila a demandé à ses proches s’ils pensaient que je pouvais le battre aux élections. Samba Kaputo, alors conseiller spécial a répondu que j’étais en réalité le candidat qui le battrait certainement à cause de ma capacité de conviction si l’on me laissait obtenir un soutien financier et international. Ils ont donc décidé de m’empêcher e présenter ma candidature, par tous les moyens :
Quelques jours après cette réunion, trois agents de l’Agence Nationale des Renseignements (ANR) conduits par Monsieur Pascal Bahibire, un ancien collaborateur d’Honoré Ngbanda, ont été chargés d’infiltrer mon entourage. Intelligent, peu bavard, véritable loup sachant se travestir en agneau, Pascal a réussi à gagner la sympathie de plusieurs membres de mon parti. Mais je l’ai officiellement révoqué du parti par la décision n° 002/05 du 25 juin et remis la copie de celle-ci à Me N’kulu Kilombo, venu me rencontrer à la demande de Joseph Kabila pour des raisons que vous allez découvrir dans la suite de notre entretien. Je vous donne une copie der cette décision. En remettant cet acte au sieur N’kulu Kilombo, je voulais que Kabila sache que je n’ignorais pas ses desseins. A partir de ce moment et dans la suite, Joseph Kabila et son entourage vont durcir le ton.
Joseph Kabila et Théodore Ngoy, après l'amitié, la brouille...
Un jour mes confrères Nkulu Kilombo (alors conseiller de Kabila, aujourd’hui Ministre d’Etat auprès de lui) et Kossissaka, que je venais de croiser au Grand Hôtel de Kinshasa, m’ont dit en riant (mais en fait, leurs propos se sont par la suite traduits en actes) que pour faire obstacle à ma candidature, le pouvoir pouvait prendre des lois
à travers le Parlement en vue m’écarter de leur chemin. L’une de ces mesures fut l’exigence du dépôt de la caution de 50 mille dollars pour valider la candidature.
Puis un jeune étudiant membre de mon parti a été enlevé par les gardes présidentielles. Le but était de semer la peur, de créer la panique dans mon camp afin de nous disperser.
Des éléments de cette même garde présidentielle ont projeté de m’abattre à mon cabinet d’avocat au CCIZ, situé non loin du domicile de Kabila. Informé secrètement de la chose, j’ai déménagé mes bureaux en catastrophe pour les installer dans ma concession sise 10, Avenue des Orangers, dans la Commune de la Gombe. J’ai alors informé le Président Kabila par sms, en lui demandant pourquoi il voulait me faire assassiner. Il a immédiatement ordonné la libération de l’étudiant et chargé Me Nkulu, alors directeur adjoint de son cabinet de me rencontrer chez moi pour s’assurer que l’étudiant était bien chez moi et que, par ailleurs, le Président n’avait aucune intention de me nuire. Kabila en personne a appelé Me N’kulu pendant qu’il se trouvait dans mon salon pour s’assurer que son envoyé était bel et bien en contact avec moi. Mais c’était de la poudre aux yeux.
Le 09 Décembre 2005, le sieur Théophile Mbemba alors Ministre de l’Intérieur a proféré des menaces contre moi par téléphone après avoir tenté en vain de me faire enlever de chez moi, le même jour à 22 heures par une dizaine de policiers lesquels avaient obstrué avec leur mini-bus l’entrée de ma résidence. Heureusement, j’étais présent ailleurs. Je lui ai dit que mon sang retomberait sur sa tête et celle de ses descendants de génération en génération, s’il arrivait que je sois assassiné par son fait. Il a eu peur de mes paroles et a suspendu momentanément son projet. Finalement, Jai été astreint à me cacher dans une ambassade jusqu’au début du référendum constitutionnel.
Au cours de la campagne référendaire, j’ai été enlevé du boulevard « triomphal » alors que j’étais le porte parole élu de 40 partis politiques qui appelaient le peuple à voter « non » à la nouvelle constitution sous le regroupement politique dénommé « Rassemblement Pour le Non », « R.P.N », en sigle.
Relâché au bout de cinq jours de détention arbitraire, j’ai été de nouveau enlevé de chez moi le 29 décembre 2005 par plus d’une quarantaine d’hommes en armes envoyés par le colonel Raus de Kin Mazière.
Le 31 décembre 2005, les mains menottées sur mon dos, encadré par une quinzaine des policiers lourdement armés, à bord d’un minibus de marque « saviem » avec lance-voix et gyrophares, j’ai été conduit à vive allure à travers les avenues bondées de Kinshasa, la veille de la fête du nouvel an 2006, jusqu’à la prison de Makala, sans qu’aucun motif sérieux ne m’ait été préalablement signifié.
A la prison de Makala, tout a été fait pour m’humilier. Une nuit, j’ai été enfermé dans une toilette qui sentait fortement. Un mois plus tard, j’étais interné pour des soins à l’hôpital Ngaliema. Il avait fallu attendre une « faveur » sous forme d’une réquisition des autorités judicaires pour qu’enfin la décision médicale de me conduire à l’hôpital fût exécutée. Le 01 mars 2006, après ma comparution devant la Cour Suprême de Justice, j’ai réussi à m’évader et à obtenir la protection internationale au sein de
l’ambassade d’Afrique du Sud. J’y ai passé un mois sous d’intenses pressions de la part du Président Kabila. Enfin de compte, parti de cette ambassade le 7 avril 2006, je me suis caché dans ma résidence jusqu’au 30 juillet 2006, jour du premier tour de l’élection présidentielle.
Les kabilistes avaient réussi leur coup: m’empêcher à tout prix de me présenter contre Joseph Kabila. Ils craignaient, non sans raison, que je ne le batte. La preuve : fiché comme opposant notoire à Kabila au Katanga, son prétendu fief, j’y ai pourtant été élu Député, au milieu d’une lâche violence orchestrée par Moise Katumbi et Kyungu wa Kumwanza. En plus, j’ai été élu Président de la Commission chargée de l’élaboration du règlement intérieur du parlement katangais en battant à plate couture le sieur Musenga Munzumbi , ancien conseiller de Monsieur Honoré Nganda, ancien Redoc du kivu, ancien Administrateur intérieur de l’ANR, éminent membre du pprd et proche du conseiller spécial Samba Kaputo.
Ce dernier, je me permets de le rappeler, soutenait que j’étais dangereux. C’est lui qui avait conseillé ma neutralisation au moment de l’élection présidentielle du premier tour. Cette fois je risquais de gagner contre Katumbi à l’élection du Gouverneur de la Province du Katanga. Kabila a passé trois semaines à Lubumbashi pour faire pression contre mon élection éventuelle. L’argent, les menaces, ont pesé sur le choix de Députés qui ont finalement choisi Moise Katumbi dans une atmosphère suspecte dominée par une impressionnante présence policière. Vous voyez ce qui se serait produit si j’avais été élu Gouverneur de la ville?
Aujourd’hui, se souvenant de tous mes discours lors de cette campagne, plusieurs congolais du Katanga regrettent le choix fait par les députés provinciaux du Katanga, tout comme les congolais de partout regrettent d’avoir, par les urnes, en 2006, reconduit Kabila au pouvoir auquel il avait accédé en 2001 par un regrettable accident de l’histoire.
2. Réveil FM: Au cours du second tour de l’élection présidentielle, vous étiez le porte parole de l'Union pour la Nation (UN) l'alliance des partis politiques qui soutenaient Jean Pierre Bemba. Ce dernier a été transféré à la Cour Pénale Internationale (CPI) à la Haye en Hollande. On sent des réactions timorées ici et là. On a l'impression que Jean Pierre Bemba a été lâché par ses collaborateurs d’hier qui sont aujourd'hui au pouvoir. Au Niveau de l'Union pour la Nation (UN), on ne sent pas des déclarations coordonnées. Et vous même on ne vous entend plus beaucoup. Pourquoi cette léthargie?
Pasteur Théodore NGOY: Sorti de « prison », j’ai décidé de faire barrage à l’élection de Joseph Kabila que je considère comme l’hypothèque qui pèse sur notre destin commun. Or, au second tour de l’élection présidentielle, deux candidats sont restés en lice tous deux aussi peu rassurants l’un et l’autre mais à de degrés différents. Après avoir longuement réfléchi et surtout prié, j’ai décidé de soutenir le candidat qui me paraissait, en la circonstance, être le « moins mauvais » (et je l’ai relevé publiquement) mais en l’obligeant à signer un accord politique avec moi. Nous avons signé cet accord, Bemba et moi, le 7 septembre 2006. Je vous en donne une copie à l’attention de vos internautes. En lisant cet accord, vous y découvrirez les principes repris dans les statuts de l’Union pour la Nation dont je suis l’unique auteur. En fait, l’idée même de la création de l’Union pour la Nation, la dénomination, le sigle, sont
miennes. Je n’ai jamais été ni un collaborateur de Jean Pierre Bemba ni un membre de son parti. Je ne puis donc discuter de la question de savoir s’il a été lâché ou non par les siens ni de la léthargie de ses fidèles.
Quant à l’Union pour la Nation, politiquement et juridiquement, elle n’a été qu’une plate forme électorale donc une structure ponctuelle, momentanée et qui donc, de ce point de vue là, n’existe plus.
Ayant donc eu l’idée de la création d’une plate forme électorale pour faire élire Bemba contre Kabila, j’en ai rédigé les statuts qui ont été approuvés par Bemba et François Mwamba. C’est ainsi qu’est né l’Union pour la Nation, le 29 septembre 2006.
Aux termes de l’Accord signé entre Bemba et moi, je devais jouer le rôle de Directeur de campagne et de Porte-parole de l’Union.
Cependant, contrairement à l’Accord, il eût quatre portes parole, un directeur général de campagne, deux directeurs adjoints dont-moi-même et des directeurs provinciaux dont moi-même pour le Katanga. Vous avez là une infime idée d’innombrables causes de l’échec de Bemba face à Kabila, la principale étant le caractère notoirement inéquitable, opaque, et non démocratique du processus électoral.
A titre illustratif, j’ai été empêché de battre campagne au Katanga. Mon hôtel a été assiégé par Kyungu Wa Kumwanza et d’autres inciviques comme lui. Ils ont, en sa présence, détruit ma jeep et d’autres véhicules, blessé de nombreuses personnes, dispersé la foule qui m’avait accompagné de l’aéroport jusqu'à la place de la Poste, en présence des policiers congolais et ceux de la Monuc qui assistaient au spectacle. Le lendemain, de grosses pierres ont été lancées contre mon cortège. Deux d’entre elles ont brisé les vitres de la voiture Mercédès qui me transportait, heureusement sans m’atteindre. Toute la nuit des centaines de fumeurs de chanvres au service de Kyungu ont barré la route, entouré l’hôtel « Parc », exigeant mon retour immédiat à Kinshasa sous peine d’incendier les lieux.
Le maire adjoint de la ville, le commandant de la Police, le procureur de la République, ont, de ma chambre d’hôtel, assisté au spectacle sans un mot de même que de nombreux policiers en armes, postés aux alentours. J’ai fait appel au service de la Monuc qui m’a sortit de l’hôtel. J’ai eu du mal à en trouver un autre dans la ville, les hôteliers craignant les représailles du pouvoir. C’est mon courage seul fondé dans ma foi en notre Seigneur Jésus-Christ qui m’ a déterminé à me rendre à pied de la ville à la Katuba à la rencontre d’une foule nombreuse qui m’attendait malgré l’agression dont elle venait d’être témoin sur les lieux prévus pour le meeting, la place du foyer social de la Katuba.
Les instruments de sonorisation, les groupes électrogènes, les chaises, le podium venaient d’être incendiés par des hommes de Kyungu et de Moise Katumbi. Mon propre Grand-frère a failli perdre sa vie. Atteint à la tête par une grosse pierre, il est resté plusieurs jours à l’hôpital dont deux au moins dans le coma. Par ailleurs, le maire de la ville a pris la mesure violant la loi électorale d’interdire deux de mes meetings prévus à la Katuba et sur la place de la Poste, en ville.
Nonobstant, j’ai été élu député provincial et les voix de Bemba dans la ville de Lubumbashi sont passées de 30 mille au premier tour à plus de 90 mille au second tour, par ma voix, alors que j’avais été systématiquement empêché de battre campagne.
Imaginez que la campagne ait été libre, démocratique, Joseph Kabila n’aurait jamais été élu.
Souvenez-vous aussi, que la Haute Autorité des Médias avec Modeste MUTINGA avait, sans qualité, en violation de la loi, annulé le débat contradictoire. Pour ce dernier motif au moins la Cour Suprême de Justice aurait du annuler les résultats des élections présidentielles pour irrégularité. Mais, comme je l’ai fait remarquer, l’échec a eu aussi de nombreuses causes qui sont le fait de Bemba lui-même, de sa personnalité, de ses hommes, de son système, le tout devant par ailleurs être considéré dans le contexte politique congolais souffrant très gravement d’absence de culture politique.
S’agissant des poursuites engagées contre Jean Pierre Bemba, contrairement à son silence et à celui des siens jusqu’à ce jour après l’incendie volontaire de l’Eglise de la Gombe dont je suis le pasteur, de mon cabinet d’avocat et de ma résidence par les gardes de John Numbi et les gardes du Président Kabila pour me punir justement d’avoir fait alliance avec Jean Pierre Bemba, contre eux , j’ai clairement exprimé publiquement, notamment sur certaines radios mes réserves relativement à l’opportunité de ces poursuites et de son arrestation et à sa responsabilité réelle par rapport aux actes dont ses troupes se seraient rendus coupables en République Centrafricaine.
Vos internautes peuvent lire voir écouter le détail de mon point de vue sur internet en tapant juste « Théodore Ngoy » dans n’importe quel moteur de recherche. J’exprime d’ailleurs ma sympathie à son épouse à la suite du traitement dont elle a été injustement victime, très récemment de la part de la police belge.
Notons qu’en tout état de cause que le sénateur Bemba bénéficie du droit de la présomption d’innocence. Et, comme le rapportait Malkevik , « le sens de ce droit moderne est simplement que nous sommes tous des « innocents » jusqu’au moment où le contraire sera prouvé dans et par une procédure juste et équitable. Nous n’avons pas de fardeau de prouver notre innocence, de même que celle-ci fait partie de notre existence comme sujet du droit. A aucun moment, on ne peut porter atteinte à ce statut de l’innocence sans simultanément porter atteinte à notre statut de sujet du droit » (lire NGOY, T, «Le droit de la preuve dans l’Avant-procès en Procédure Pénale Congolaise », Mémoire, DES, RDC, Université de Kinshasa, 2003-2006, p.247).
L'église de la Gombe avant son incendie du septembre 2007
3.Réveil FM: Au dialogue Inter-congolais à Sun City en Afrique du Sud, vous y étiez en temps que conseiller spécial de Joseph Kabila. D'où provient votre divergence? Cette divergence est-elle idéologique ou politique? Peut-on parler de brouille entre vous ?
Pasteur Théodore NGOY: Je n’ai jamais été un collaborateur de Joseph Kabila à quelque titre que ce soit. Je suis arrivé au dialogue inter congolais à Sun City une vingtaine de jours après le début des travaux tout simplement parce que je posais des conditions à ma participation.
Lors de la préparation du cahier des charges de la société civile je m’étais aperçu que les congolais n’avaient pas un point vue clair sur la question de la nationalité. Pourtant il est de notoriété publique qu’elle est une des causes réelles de l’agression rwandaise contre le Congo. Plus tard, le 2 aout 2001, Kabila, Président depuis 6 mois, après avoir suivi mes interventions sur le sujet lors de différentes présentations télévisées de mon livre sur l’Accord de Lusaka, m’a reçu au Palais de marbre à sa demande.
Je fus conduit auprès de lui par le sénateur She Okitundu, alors Ministre des Affaires Etrangères. Joseph Kabila me proposa de conduire la délégation de son gouvernement à Gaborone le 20 aout 2001 en qualité de Commissaire Général du gouvernement chargé du Dialogue. Je déclinais poliment l’offre à cause de mon engagement en Jésus-Christ et pour la justice notamment dans l’affaire de la révocation injuste de 315 magistrats et de 315 agents de l’ex Pétro Congo dont je défendis du reste la cause en
ce moment là auprès du Chef de l’Etat. Comble de l’ironie ce sont ces mêmes magistrats qui, réhabilités, prirent des décisions injustes pour me placer et me maintenir en détention afin de plaire au même Kabila.
Huit mois plus tard, le Président Kabila chargea She Okitundu de me convaincre d’aller à Sun City dans la délégation du Gouvernement pour y présenter mon livre et défendre le Congo contre les rwandais se faisant passer pour des congolais. C’est ce que je fis, par conviction, à mes risques et périls, Kabila et son gouvernement restant délibérément dans l’ombre.
Mes arguments furent si probants que la question de la nationalité ne put être tranchée à Sun City. Kabila décida alors de me nommer Ministre de l’information et plus tard Gouverneur de la Banque Centrale. Les choix politiques du Président Kabila, ses relations floues avec le Rwanda dont les éléments armés occupent encore le Congo, dispersent et/ou massacrent systématiquement et impunément la population, particulièrement au Kivu tout en transférant tranquillement des populations du Rwanda vers les espaces abandonnés dans le but final de créer un Etat dont Minembwe pourrait être la capitale, pendant que le gouvernement du Rwanda exploite les ressources au rabais, m’ont déterminés très tôt a me méfier de cet étrange successeur de Laurent-Désiré Kabila.
Comment pouvais-je devenir le collaborateur d’un tel homme ? Certes, Kabila Joseph a manifesté une forme d’étrange tendresse envers moi. Il tenait à m’avoir auprès de lui dans ses structures officielles ou privées. Vous vous rendez compte qu’il n’a pas cessé de vouloir me nommer même après avoir clairement refusé les fonctions qu’il me proposait lui-même, en personne, sans intermédiaires. Mais il ne m’était pas possible de devenir un Ministre juste pour mon ventre, ma « gloire » sans pouvoir rien changer au destin de mon pays. Et sans, in fine, être approuvé par Dieu.
Le Président Kabila sait que les Rwandais cherchent la partition du Congo pour prendre une partie du Kivu et il y travaille. C’est pourquoi il a convoqué la conférence de Goma laquelle a notamment servi de tribune internationale à son frère et ancien garde du corps Nkundabatwari, officier déclaré de l’armée patriotique rwandaise, auteur des massacres de congolais à Kisangani puis à Bukavu et ailleurs dans le Kivu.
Tout en le sachant Kabila avait pourtant nommé Nkundabatwari dans l’armée congolaise. Aujourd’hui, grâce à Kabila, ce criminel international est à la tête d’un mouvement politique anachronique, né dans le contexte de l’après Lusaka censé avoir contraint toutes les rebellions armées à se muer en partis politiques.
En plus son armée avec plus de six mille hommes est de loin mieux équipée que toute l’armée congolaise. Regardez le sieur Azarias Ruberwa, cet ancien réfugié politique rwandais au Congo. Il a plu de 300 soldats rwandais lourdement armés sous son contrôle, il peut à tout moment allumer le feu dans la capitale Kinshasa ; Kabila continue à le traiter comme un vice président alors que le congolais Zahidi Ngoma a été humilié publiquement par des congolais qui n’oseraient réserver le même traitement au sieur Ruberwa ou à un autre de ses frères rwandais.
Voila ce qui m’a déterminé à refuser les hautes fonctions que me proposait Kabila. Voila la raison principale pour laquelle j’avais choisi de voter contre lui au premier
tour et de soutenir son adversaire du second tour de l’élection présidentielle, outre la signature des contrats léonins, l’enrichissement sans cause, la corruption érigée en système de gouvernement de l’Etat, le choix de collaborateurs parmi les congolais les moins instruits ou les moins compétents sinon les moins scrupuleux, la violence politique, policière et judicaire, bref l’injustice caractérisée sous toutes ses formes. Comme dit un proverbe anglais, je devais faire un choix « between the devil and the deep blue sea ».
J’ai choisi le second parce que, comme dit un autre proverbe anglais, vous donnez un centimètre au diable, il prend un kilomètre tandis qu’il subsiste une éventualité même minime d’être repêché, même in extremis de l’océan. C’est ce qui est arrivé : le diable ne pouvant m’atteindre a fait bruler mes avoirs au Congo ; les eaux de l’océan ne m’ont pas englouti. Dieu que j’ai suivi dans cette voie, m’a gardé en vie en vue de la réalisation de son plan de bonheur pour le Congo et en vue de la prédication du le Royaume de Dieu le Père et de Jésus-Christ, le Fils du Père.
Tout en me le faisant payer si cher, Kabila ne reconnait pas moins ma probité et ma vocation pour le Congo pour l’éternité. Il m’a dit un jour, sur le ton d’une solennité prophétique : « Pasteur Théodore NGOY, tu n’es pas comme les congolais. N’oublie pas la mission que Jésus t’a donnée sur la terre pour le Congo. Ne trahis pas le Congo… ».
Kabila Joseph sait que je dirigerai le Congo par vocation, pour le bien des congolais. Pourtant il a voulu me faire tuer. Saul aussi chercha à tuer David tout en reconnaissant que Dieu avait choisi David pour diriger Israël après lui. Saul mourut d’une morte violente. David régna à sa place. Il fit du bien au pays d’Israël et au peuple d’Israël en pratiquant le droit et la justice tout le long de son règne. Il mourut, dans son lit, après une heureuse vieillesse.
L'église de la Gombe, après l'incendie...une ruine
4.Réveil FM: Les interpellations intempestives de la police et services de l'ANR à votre égard, étaient monnaies courantes. Comment expliquez-vous votre séquestration à Lubumbashi dans le Katanga lors des élections de 2006. La Monuc avait beaucoup fait pour vous extirper des mains de ceux qui voulaient que vous ne mettiez pas vos pieds au Katanga, celle-ci n'est-elle pas votre province d'origine?
Pasteur Théodore NGOY: Je suis bien évidemment congolais, Katangais, mulubakat de père et de mère. Mon père, Augustin Ilunga wa Nsenga était originaire du village Kamuanga (on nous appelle « Bene Lupitshi) dans le territoire de Malemba Nkulu, district du Haut-Lomami. John Numbi, originaire de Malemba comme moi, ne s’est pour autant pas interdit d’incendier gratuitement ma concession après avoir tenté, en vain, de m’assassiner. Ma mère Muleka Azuludi wa Mutonkole est originaire du village Kabanza (Kiboye) dans le territoire de Bukama, collectivité Kikonja, district du Haut-Lomami.
Je suis né et j’ai grandi dans la ville de Lubumbashi qui m’a justement élu Député provincial, sans argent donc sans aucune forme de corruption alors que plusieurs s’y sont cassés les dents en dépit du soutien du pouvoir et de l’argent ou n’ont pu y être élu qu’au moyen de la corruption, de la pression politique ou de la violence. J’ai fini mes études secondaires à l’Institut Uwezo dans le complexe Kiwele. Je note que plus de mille élèves de cette école m’avait élu commandant de l’école pendant deux ans consécutifs. Je suis parti de l’Université de Lubumbashi licencié en Sciences politiques et Agrégé d’enseignement au bout de cinq ans d’études passionnantes dans la bonne humeur de la Kassapa (Université de Lubumbashi) avant d’aller faire une
licence en droit puis un Diplôme d’Etudes Supérieures (D.E.S) en droit pénal et criminologie à l’Université de Kinshasa. Je suis donc doctorant en droit pénal et criminologie, inscrit au rôle de doctorat depuis l’année académique 2006-2007.
Je remercie du reste tous les Kassapards et les nombreux habitants du Katanga qui m’ont élu et, en particulier ceux qui avaient participé au péril de leur vie à la « guerre de pierres » déclenchée par les hommes de Kyungu et de Katumbi, à l’entrée de la Katuba.
Nous en sortîmes vainqueurs et marchâmes jusque sur la place du foyer social. Ce fut un moment sublime de la victoire du bien contre le mal.
En fait, c’est juste ce petit groupe de Kyungu, allié d’hier de John Numbi dans leur folie meurtrière contre les congolais originaires du Kasai, et de Moise Katumbi, appuyés par les moyens de l’Etat, craignant que je ne remette en cause par ma conviction leur leadership fondé sur le mensonge, la corruption et la violence, qui exerça contre cette violence contre moi. Mais ils ne furent pas les plus forts parce finalement, bien malgré eux, j’ai été élu.
Sans commentaire...
5.Réveil FM: Vous considérez-vous toujours comme député provincial du Katanga ? Quelle lecture faites-vous des arrêtés municipaux sur le flux migratoire des populations dans la ville cuprifère de Lubumbashi?
Evidemment, Je suis toujours Député élu du Katanga. Posez la question aux lushois qui m’ont élu; ils ne connaissent même pas le jeune homme que Kyungu a précipitamment appelé pour me remplacer. Pour la petite histoire, après mon évasion et mon départ de l’Ambassade de l’Afrique du Sud qui m’avait accueilli, je me cachais chez moi. Je n’avais donc pas pu me présenter aux élections au niveau national. Sans me douter que l’on me laisserait la liberté de faire campagne, j’ai chargé un jeune lushois, fraichement licencié en droit de l’Université de lubumbashi et qui fréquentait régulièrement l’Eglise de la Gombe lors de son séjour a Kinshasa, de déposer mon dossier.
Vous le comprendrez aisément, dans les conditions qui étaient les miennes, je ne me suis pas, même un seul instant, posé la question de la désignation des suppléants. C’est donc sans s’en référer à moi que mon mandataire circonstanciel a désigné deux de ses copains suppléants parmi lesquels le sieur Prince, lequel est encore étudiant à ce jour.
Par ailleurs, j’avais évité de confier le dossier à la structure de mon parti au Katanga de crainte que le pouvoir, le sachant, n’interdise à la Commission Electorale Indépendante (CEI) de retenir ma candidature. Après mon élection, le suppléant, dont j’ignorais l’existence et qui ne m’a jamais accompagné lors de la campagne risquée, m’a été présenté à l’aéroport alors qu’il m’ouvrait la porte du véhicule commis à mon transport. Il était commis à mon protocole. Vous comprenez maintenant qui est ce suppléant.
Il ne m’a jamais contacté depuis ; en plus il s’est permis de m’insulter auprès de certains de mes proches dont il aurait réussi à acheter la sympathie. Pour ce jeune homme, Dieu lui aurait donné en me remplaçant la grâce de se faire un nom dans la vie et de gagner de l’argent. Tant mieux pour lui jusqu'à ce que je vienne reprendre ma place et mon rôle de défenseur des intérêts du Congo des congolais au Katanga et de tout le Congo. Cependant, un jour sa perfidie le châtiera. En tout état de cause, je reprendrai ma place au Parlement dès mon retour au Congo.
En effet, le Parlement ne m’a jamais signifié la fin de mon mandat ni répondu à mes lettres lui adressées. C’est à travers la Radio Okapi, qui m’a contacté pour une interview que j’ai appris la nouvelle non de la fin de mon mandat mais curieusement de mon invalidation pour absence prolongée. La prétendue invalidation est intervenue le 12 novembre 2007, par un vote irrégulier de 32 députés contre 40, dont 20 se sont abstenus, sur les 72 membres présents, alors que l’Assemblée en compte 102.
Aussi cette décision, est-elle, de toute évidence, constitutive d’une grave violation de la lettre et de l’esprit de la Constitution de la République, spécialement en son article 110 qui dispose, notamment, que le mandat d’un député peut prendre fin pour ‘‘absence non justifiée et non-autorisée’’ et non ‘‘pour absence prolongée’’.
Car, au regard de la disposition constitutionnelle susvisée, le constituant congolais ne sanctionne pas l’absence d’un député, qu’elle soit prolongée ou non. Il sanctionne plutôt l’absence non justifiée et non-autorisée. S’agissant de mon absence justement, contrairement aux déclarations du président de l’Assemblée, le sieur Gabriel Kyungu-wa-Kumwanza, je me suis rendu en Europe avec une autorisation signée par le même individu, me chargeant d’y nouer des contacts parlementaires. Le 23 mars 2007, le
général John Numbi a volontairement fait incendier l’Eglise de la Gombe, ma résidence et de mon cabinet d’avocat.
Par ma lettre numéro H/TNIWNS/P/A/DP/AM/ 014 /07 du 11 septembre 2007 j’ai de nouveau saisi l’Assemblée Provinciale, subsidiairement à ma lettre numéro H/TNIWNS/P/A/DP/AM/012/07 du 12 avril 2007.
Par conséquent l’Assemblée provinciale, qui était bel et bien informée par cette voie, avait l’obligation constitutionnelle d’examiner en plénière l’exactitude et la validité des raisons avancées par le Député que je suis pour justifier mon absence, tout en sollicitant l’autorisation de me présenter à la session suivante.
C’est exactement la démarche du Sénateur Jean Pierre BEMBA auprès du Sénat qui l’a autorisé à s’absenter jusqu’à ce jour, en dépit des poursuites engagées contre lui par la Cour Pénale Internationale.
Ainsi le Parlement du Katanga, précisément le sieur Gabriel Koungu, devra expliquer les raisons pour lesquelles cette jurisprudence du Sénat n’a pas été prise en compte d’autant plus que j’ai eu l’honneur de siéger dans ce parlement et d’en diriger en tant que Président élu, la commission chargée de l’élaboration du projet de règlement intérieur alors que Bemba n’a jamais siégé au Sénat.
Kyungu devra expliquer pourquoi il n’a jamais soumis ma correspondance aux discussions et à la décision de la plénière d’autant que sur décision de cette même plénière, mon dossier avait été confié au comité des sages de l’Assemblée provinciale. Curieusement, alors que le dossier était encore en traitement au sein du comité des sages, avant que celui-ci n’ait transmis son rapport à la plénière, sans que les raisons justifiant mon absence et ma demande d’autorisation de m’absenter jusqu’à la session prochaine n’aient fait l’objet des débats au sein de la plénière, Kyungu a préféré demander à cette dernière de se prononcer non sur la fin de mon mandat, conformément aux dispositions de l’article 110 de la Constitution, mais, curieusement, sur l’invalidation de mon mandat.
En conclusion mon mandat court toujours, car, l’article 110 de la Constitution, spécialement en son point 6, rendu applicable aux Assemblées Provinciales, par l’alinéa 6 de l’article 197 de la Constitution, ne traite pas de l’invalidation du mandat des députés par une Assemblée Provinciale ni même par l’Assemblée Nationale.
L’absence d’un député en effet ne figure pas parmi les causes d’invalidation, mais de fin d’un mandat aux pouvoirs déjà validés. Il ne s’agit même pas de perte de mandat mais de fin de mandat.
Ainsi, comme je l’ai déjà dit, il est, dans ces conditions, malséant de voir ce suppléant se faire ‘‘introniser’’ député à ma place et contre moi sans prendre langue avec moi, sans se préoccuper le moins du monde de ma réaction, contre, toute morale, toute éthique, toute équité et toute justice.
De toutes les façons, si le Parlement ne se ressaisit pas un de ces jours, j’ai d’autres voies pour l’y contraindre y compris la voie de la justice. S’agissant de l’arrêté du maire, il suscite des questions à la fois au plan politique et juridique. Au plan
politique, disait avec raison l’ancien Président américain F.D.Roosevelt "Rien de ce qui touche à la politique ne relève du hasard ! Soyons sûrs que ce qui se passe en politique a été bel et bien programmé!”
Dans cette perspective, je me demande ce que cherche le Président Kabila, garant du respect de l’ordre constitutionnel, en laissant faire un maire non élu, lequel se permet de prendre des mesures anachroniques, alors même qu’il n’en a pas qualité, fondant sa décision sur un texte contraire a la constitution et osant réglementer une matière qui relève de la loi nationale. A travers ce maire de temps révolus, coiffé par un gouverneur de province peu instruit mais voulu par Kabila, ce dernier serait-il entrain de vouloir allumer un autre foyer de tensions ethniques pour justifier Nkundabatwari , en faisant passer le message selon lequel la xénophobie serait propre aux congolais de toutes les provinces ?
On dira alors que la cause de ce criminel rwandais n’est pas le fait du Rwanda au Kivu parce que l’on s’entredéchire également au Katanga et même au Bas-Congo pour des raisons de haine tribale ou de xénophobie. Souvenez-vous que la haine ethnique fut exacerbée par le sieur Kyungu pour régner sur le Katanga, en se mettant paradoxalement au service de Mobutu alors que celui-ci n’était plus le bienvenu dans les autres provinces du pays. Vous souvenez-vous aussi que récemment, une tribune des medias internationaux a été offerte au chef du Bundu Dia Kongo dès lors que celui-ci a revendiqué la protection internationale des congolais du Bas-Congo à l’instar de la protection accordée aux albanais du Kosovo.
Ce discours était une manne pour ceux qui ne rêvent que de diviser le Congo. En fait on veut allumer le feu au Katanga en imposant aux congolais des limites dignes du Congo belge pour circuler sur leur propre territoire. En effet, la mesure n’a aucun autre intérêt, ni économique, ni touristique ou autre, d’autant que la ville de Lubumbashi a été récemment reconnue « ville de paix » par l’Unseco.
Sur le plan juridique, examinant la question de la constitutionalité, de la légalité et de la légitimité même d’une réglementation, par arrêté, du mouvement de la population congolaise sur son propre territoire et en particulier dans la ville de Lubumbashi, dont l’histoire récente rappelle de graves sévices infligés a de congolais au motif qu’ils n’étaient pas des originaires de la Province du Katanga, par des politiciens véreux, dangereux, encore malheureusement actifs par la seule volonté de Joseph Kabila, se pose.
Ledit arrêté prétend tirer sa force de la Constitution (celle du 18 Février 2006) et du décret-loi 081 du 2 juillet 1998 portant organisation territoriale et administrative de la République démocratique du Congo.
Cependant, le maire n’indique pas les dispositions de la Constitution auxquelles il se réfère, ni celles du décret susdit.
En fait ce décret fixe les structures organiques et fonctionnelles des entités administratives territoriales et la répartition des compétences et des ressources entre le pouvoir central et les entités administratives décentralisées .
Toutes ces matières sont depuis le 18 février2006 autrement réglementées par la nouvelle Constitution à laquelle ce décret est manifestement contraire dans son esprit et dans sa lettre.
Or selon l’article 221 de la Constitution les textes législatifs et réglementaires antérieurs a celle-ci ne sont maintenus en vigueur que pour autant qu’ils ne lui pas sont contraires. En effet, la nouvelle Constitution réglemente toutes les matières portées par ce décret notamment en ses articles 2 à 4, 197, 201 à 206, etc.
Mais si par impossible ce décret produisait encore ses effets, il ne serait pas moins hors propos du fait qu’il ne prévoit aucune disposition permettant à un maire même élu, de restreindre la liberté constitutionnelle des congolais d’aller, de demeurer ou de venir sur leur propre territoire conformément à l’article 30 de la Constitution qui dispose que « toute personne qui se trouve sur le territoire national a le droit d’y circuler librement, d’y fixer sa résidence, de le quitter et d’y revenir, dans les conditions fixées par la loi » et non par un arrêté.
Les restrictions en la matière concernent les étrangers. Et même dans ce cas, le statut, la police des étrangers, l’émigration sont des matières de la compétence exclusive du pouvoir central (Article 202 de la Constitution) tandis que l’exécution des mesures y relatives relèvent de la compétence concurrente du pouvoir central et des provinces (et non des mairies du moins à titre principal).
Comme vous le voyez, cet arrêté n’a pas lieu d’être et devait être rapporté, le maire lui-même rappelé à l’ordre.
J’ai appris non sans surprise que ce maire a osé dire qu’il exécuterait sa décision en dépit de la position prise par l’Assemblée nationale sur la question. Cet entêtement et le silence de sa hiérarchie aussi bien provinciale que nationale sur le sujet me confortent dans ma position : il s’agit bien d’un acte politique délibérément suscitée depuis bien haut. Une preuve de plus que le Congo reste un Etat de droit politique, celui dont l’homme politique (l’homme fort du moment) est le référent et non un Etat de droit juridique, celui dont le droit est le seul référent.
Et, c’est bien dommage pour la ville de Lubumbashi, en particulier, parce, comme je l’ai déjà dit, cette ville s’est vue attribuer, il y a peu, le Prix UNESCO « Villes pour la paix - édition 2000-2001 », sur recommandation de cinq jurys régionaux, composés de personnalités de la recherche, de l'administration ou de la politique, pour avoir oeuvré à la reconstruction de la paix dans une ville sinistrée par la guerre civile, notamment par le renforcement des liens sociaux.
La remise de ce prix a eu lieu le 18 mars 2002 à Marrakech (Maroc) par le Directeur général de l'UNESCO, Koïchiro Matsuura. Il faut indiquer que ce prix récompense tous les deux ans des équipes municipales qui ont fait de leurs villes des laboratoires des sociétés de demain en développant en leur sein les meilleures pratiques.
En tout cas les pratiques qu’entend instituer le maire, par cet arrêté, se situent aux antipodes de cette place de choix reconnu par le monde à la ville de Lubumbashi. Je note, au contraire, que le maire semble étrangement s’être inspiré des faits survenus en 1910 avec la promulgation du décret colonial du 5 juillet 1910 sur le droit de
résidence qui avait codifié le système de relégation qui était une sorte d’exil intérieur. Le maire, et sa hiérarchie avec lui, aurait pu pourtant s’inspirer avantageusement de l’événement majeur du 30 juin 1911 qu’avait été la première coulée de cuivre au Katanga, coulée qui s’arrêta et la légendaire fumée avec alors que le fameux Kyungu wa Kuwanza exerçait les fonctions de Gouverneur de Mobutu au Katanga en excitant les katangais à refouler les kasaiens en violation de la constitution, pour leur propre malheur pendant que Kyungu s’enrichissait.
Se rappeler cette coulée du cuivre, la fumée qui s’en échappait conduirait, selon moi, à penser à la reprise du contrôle par la province, de l’exploitation des ressources minières totalement livrées à des prédateurs parmi lesquels Moise Katumbi et Kyungu wa Kumwanza. Car, c’est de mesures concrètes portant sur ce secteur qui redonneront le sourire aux Katangais et à travers eux à tous les congolais au lieu de nous distraire aussi dangereusement que le fait ce maire.
Pendant que Moise Katumbi, chargé d’affaires de Kabila, propriétaire ex nihilo de trois gisements de la Gécamines qui lui ont permis de créer sa poule aux oeufs d’or appelée MCK, après avoir réussi en 6 mois seulement en faisant une opération floue avec Anvil mines, à gagner 60 millions de dollars dont des miettes ont servi a acheter les voix de pauvres katangais, devenu gouverneur par la volonté de Katumba Mwanke, continue à jeter de la poussière aux yeux des Katangais qui l’admirent paradoxalement, alors que l’homme s’enrichit de plus en plus sur notre dos.
Dans ce contexte cet arrêté est une insulte de plus à la misère des pauvres Katangais et de tous les congolais.
La résidence du pasteur Théorore Ngoy...
6.Réveil FM: A Kinshasa, vous n'avez plus rien votre Eglise, votre domicile et même votre cabinet d’avocat ont été incendies le 23 mars 200. Qui, selon vous serait l’auteur de cette destruction méchante? Vous considérez-vous comme propriétaire de cette parcelle qui jouxte le cimetière de la Gombe?
Je n’ai plus rien ? Si, ma foi et celle des enfants de Dieu de l’Eglise de la Gombe n’ont pu être incendiées par les malfrats que sont les Gardes de John Numbi et ceux du Président Kabila, les deux auteurs intellectuels de l’incendie ou du moins les provocateurs de l’infraction.
En effet, le 23 mars 2007, ma résidence située à côté de l’Eglise de la Gombe et de mon cabinet, était déserte. L’Eglise seule était en activité par le fait des deux soeurs qui y priaient. Un char de combat a été amené devant le portail de la concession. Les gardes du général John Numbi et les éléments de la Garde Présidentielle, ont escaladé les murs. Ils ont aspergé d’essence l’intérieur de l’Eglise avant d’y mettre le feu. Le feu s’est propagé jusqu’à ma résidence.
Il a tout détruit, épargnant uniquement la partie du bureau de l’Eglise et le garage. Les hommes en armes ont cassé les murs et les portes de l’Eglise. Ils ont tout emporté. Se servant de la clef de contact qui s’y trouvait, ils ont emporté ma jeep neuve de marque Suzuki Grand Vitara, de couleur bleue de nuit, immatriculée KN 4784 BG. Il y a lieu de vous signaler que le 11 novembre 2006, les gardes du général John Numbi, ont froidement assassiné une fidèle de l’Eglise de la Gombe, Mme Néné Mutshipayi.
Le lendemain, les mêmes gardes se sont attaqués à son mari, Christophe Mutshipayi, à qui ils ont brisé le bras droit, au moyen d’une barre de mine. Me trouvant à l’entrée de la concession le même jour, j’ai été menacé par un des gardes du général John Numbi, en présence de ses compagnons au nombre de 5. Il a braqué son arme directement sur ma face, tout près de mes yeux, en me disant : « Nous te tuerons, idiot ! Comment, en tant que Mulubakat, tu as pu faire alliance avec Jean-Pierre Bemba ? ».
Je ne dois ma survie qu’à la seule grâce de Dieu. Quelques mois auparavant, le même général John Numbi s’était emparé de mon matériau de construction alors que j’étais refugié au sein de l’ambassade de l’Afrique du Sud. A ma demande, il délégua monsieur Nkulu, propriétaire du restaurant Le Baobab, pour me verser la somme de 800 dollars en proférant tout de même des menaces au téléphone contre ma personne. Le 23 mars, le général John Numbi, pensant, probablement, plaire au Président de la République, est allé jusqu’au bout de ses mauvais desseins, en détruisant mon patrimoine.
Ce faisant, il n’a néanmoins pas réussi à détruire l’Eglise du Seigneur qui tient régulièrement ses réunions dans les décombres. J’admire sincèrement la foi de chrétiens de l’Eglise de la Gombe. Dieu honorera une telle foi. John Numbi paiera. Joseph Kabila aussi. S’agissant de ma concession, il est évident que j’en suis le seul propriétaire. Je tiens en mains le titre y relatif. Effectivement, comme vous le savez, en doit congolais, suivant l’article 227 de la loi foncière, le certificat d’enregistrement fait plein foi de la concession, des charges réelles et, éventuellement, des droits de propriété qui y sont constatés. Ces droits sont inattaquables.
A cet égard, la Cour Suprême a déjà jugé du « caractère inattaquable du droit de propriété constaté par le certificat d’enregistrement, lequel fait pleine foi de ce droit » (C.S.J. 5.12.1979, RC 104, B.A. 1979, p. 348) considérant que la preuve du droit de propriété est « exclusivement le certificat d’enregistrement établi par le conservateur des titres fonciers, actuellement, conservateur des titres immobiliers. » (C.S.J., R.C. 100, 3/4/1976, Bull. 1977, p. 64).
Normalement, si l’Etat congolais était aux mains des gens responsables, ils auraient pris la résolution de réparer « les dommages collatéraux » même si en réalité, il a s’agit d’une destruction délibérée, au cours d’un affrontement armé, d’une propriété privée, en particulier d’un bâtiment dédié au culte, ce qui n’est pas loin d’un crime de guerre commis par John Numbi, au regard des statuts de Rome même si l’affrontement n’avait pas, apparemment un caractère international.
7. Réveil FM: Il y a quelques jours la RDC a célébré à Kananga ses 48 ans d'indépendance. Quel bilan faites-vous de notre pays?
Pasteur Théodore NGOY: Kabila Joseph nous a insultés une fois de plus à Kananga, en prétendant que le Congo allait de mieux en mieux alors que l’officier de l’armée patriotique rwandaise, Laurent Nkundabatwari, son ancien garde de corps, qu’il avait, par ailleurs, nommé à dessein au sein de l’armée congolaise, occupe avec des troupes rwandaises une partie du territoire congolais, pille et fait piller nos richesses, génocide les congolais, dispersent ceux qui restent vivants, puis transfère tranquillement des populations rwandaises sur les terres abandonnées des Bahavu, des Bashi , des Bahunde, des Bembe, etc., afin de permettre, in fine, aux rwandais de revendiquer la protection internationale ces terres en se donnant pour capitale le village de Minembwe, aujourd’hui plein de rwandais. Ce village a maintenant un aéroport à la construction duquel Kabila participe à titre principal.
Kabila a offert une tribune internationale à Nkunda. Celui-ci bénéficie aujourd’hui de l’amnistie pour avoir violé les enfants, les femmes et massacré de nombreux congolais. Mais Kabila n’a pas hésité à pousser Jean Pierre Bemba à l’exil non sans avoir tenté de le tuer. Il a utilisé l’armement lourd à Kinshasa causant la mort de nombreux civils innocents juste pour se débarrasser d’un adversaire congolais et faire peur au reste de ses opposants.
Il a récompensé John Numbi en le nommant à la tête de la police pour avoir incendié l’Eglise du Seigneur, ma résidence, mon cabinet d’avocat et une importante bibliothèque personnelle, riche, diversifiée. Il a chargé Kalume de massacrer les congolais du Bas-congo. Ce Kalume est curieusement revenu dans son sillage quelques jours après que Kabila et moi, avions lu ensemble dans sa résidence le rapport de l’ambassadeur rwandais au Congo adressé au feu Président Habyarimana et dans lequel il était clairement indiqué que la mère de Kalume était rwandaise et que par conséquent il pouvait servir les intérêts rwandais, le cas échéant. Mais en fait, sans le savoir, je venais de plaider pour le retour du Général Kalume dans le sillage de Kabila.
Voilà Kalume avait en 1997 trahi l’armée congolaise en affaiblissant le front de Kisangani dont il avait le commandement. Ce même Kalume a ose affirmer que Kahemba serait un territoire angolais alors que in tempore non suspecto la carte
administrative du Congo Belge, en 1960, situe clairement Kahemba dans le Kwango, non loin de Kasongo-Lunda. Et, jamais les angolais n’avaient auparavant prétendu que Kahemba se trouvait en Angola.
En fait, Kabila place souvent aux postes stratégiques ceux dont au moins un parent est rwandais ou burundais. C’est le cas de Jean Mbuyu (ex conseiller spécial dont la mère est rwandaise), Kazadi, Nyembwe, burundais de père et de mère, portant le nom de son père adoptif (ANR), Pierre Lumbi,(qui vient d’hypothéquer notre potentiel minier pour des ans), burundais par l’un de ses parents ; le Général Kabulo de mère rwandaise, Kamerhe (parlement) de père rwandais, Kengo wa Ndondo (sénat), mère rwandaise, père belge d’origine polonaise, elu curieusement par la majoritee des senateurs de l’AMP de Kabila ; le PDG de l’Ofida, dont les parents vivent tranquillement à Ciangungu, au Rwanda, son pays (depuis avril dernier Kabila veut confier a ce même rwandais l’office de contrôle de l’état de la qualité de ce qui entre au Congo en voulant supprimer l’OCC); le fils de Bisengimana est dans l’armée alors qu’il est de notoriété publique que son père rwandais n’avait fait que servir les intérêts du Rwanda (Voir le palmarès de lUnikin ex Lovanuim, Bisengimana est ingénieur civil rwandais) ; le Général Malick, rwandais contrôle tout l’armement congolais à la base logistique ; de rwandais viennent d’être placés par Kabila à la tête de la magistrature congolaise. La liste est longue. J’ai beaucoup à dire. Ce sera dans un livre à venir.
En un mot, voici le vrai bilan : le Congo n’a jamais été aussi affaibli politiquement, militairement, diplomatiquement, économiquement, financièrement voire culturellement qu’au temps de Joseph Kabila. Kinshasa n’a jamais été aussi quadrillée par l’ennemi ; les opposants politiques et les citoyens si en insécurité, la faim, la misère sous toutes ses formes n’a jamais été aussi grande ; et le Congo n’a jamais et aussi près de l’implosion qu’au temps de cet homme dont beaucoup n’imagine même pas le mépris et même la haine qu’il porte aux congolais, en particulier aux katangais et à Laurent Désiré Kabila dont il est entrain d’assassiner ou disperser la progéniture. L’un des fils de Laurent Kabila, John Taratibu Kabila a pu s’échapper une nuit, déguisé, dans une pirogue, au risque de se noyer dans le fleuve Congo, au prix de nombreux billets verts. Il vit en exil. En prison, Thomas Lubanga m’a dit : « si les congolais savaient vraiment qui est Kabila et ce qu’il fait contre le Congo, ils prendraient tous des pierres pour le lapider ». Vous comprenez maintenant pourquoi personne ne veut que Thomas Lubanga parle même pour se défendre ?
Un soir, le Général Mabila s’est assis furtivement à coté de moi, dans la même prison juste pour me dire en swahili : « J’ai dîné plusieurs fois avec la mère de Joseph. Elle logeait à la citée de l’OUA. Elle a été évacuée au début des hostilités en 1998. Sifa n’est pas sa mère ». Quand j’ai voulu en savoir plus, il s’est levé en disant : « Je ne t’ai rien dit ». Quelques jours après j’ai eu la nouvelle de son trépas. Il s’en est allé dans l’abandon, en vomissant beaucoup de sang. Mais son récit est semblable à plusieurs autres que m’ont fait des gens encore en vie dont certains font partie du cercle même de Kabila.
8.Réveil FM: L’exil est un choix difficile dit-on. Mais l'exil forme aussi. Acteur politique vous vous étiez investi dans la société civile. Quel regard avez-vous sur les institutions citoyennes d'appui à la démocratie durant la transition? Avaient-elles bien fonctionné?
Pasteur Théodore NGOY: Dans mon cas, l’exil n’a pas été un choix mais une contrainte m’imposée par John Numbi, Joseph Kabila et les leurs. Ils ont incendié ma résidence, mon cabinet d’avocat et l’Eglise de la Gombe, me contraignant de ce fait à l’exil, en violation flagrante de la Constitution qui dispose en son article 30, alinéa 2 qu’ aucun congolais ne peut-être « … ni être contraint à l’exil, ni être forcée à habiter hors de sa résidence ».
Lorsque j’ai envisagée de regagner mon pays, j’en ai parlé, par téléphone, au Ministre d’Etat près le Président Kabila, l’avocat N’kulu Kilombo. Ce monsieur s’est permis de me dire : « Ecrivez au ministre d’Etat » c'est-à-dire à lui, pour demander la permission de retourner dans mon propre pays.
Quelques temps après, sur son instruction, le fameux Kyungu a incité quelques députés à mettre fin à mon mandat, illégalement et irrégulièrement (par une prétendue invalidation) afin de me couper l’herbe sous les pieds. Le 24 décembre 2007 (la nuit de Noel) la fille du Président Laurent Désiré Kabila m’a téléphoné pour me dissuader de rentrer au Congo sous peine d’y être assassiné. Elle m’a mis au courant des entretiens qu’elle avait eu avec John Numbi, Nkulu Kilombo, Kyungu wa Kumwanza et d’autres. Je l’ai exhortée à quitter le Congo à son tour. Elle m’a assuré qu’elle s’organisait bien pour rester à l’abri. Malheureusement, le 16 janvier 2008, Kabila Joseph et Madame Sifa l’ont fait assassiner.
Cet assassinat, celui de Botethi, Vice-président de l’Assemblée provinciale de Kinshasa dans lequel les gardes du Président et le Gouverneur de la ville seraient impliqués, et de plusieurs autres prouvent que Kabila et les siens soit organisent l’assassinat de ceux qui ne partagent pas leur vision politique soit les contraignent à l’exil, en fait au bannissement qui, dans la France antique, fut une peine politique criminelle infamante consistant dans la défense, pour le condamné, de résider hors du territoire national pendant une durée déterminée voire définitivement.
Oui, je l’admets, en dépit des dures souffrances qu’il nous impose ou à cause d’elles justement, l’exil est une école du réarmement spirituel et politique.
Naturellement en tant que défenseur de la justice, je fais naturellement partie de la société civile. De ce point de vue mais aussi en tant que politique, j’ai été témoin et même victime du disfonctionnement notoire des institutions citoyennes.
Celles-ci, sensées jouer le rôle de contrepouvoir ont été en fait mis au service du pouvoir par leurs véreux animateurs. La commission de l’éthique qui aurait du faire la guerre à la corruption était elle-même truffée des gens corrompus jusqu'à la moelle épinière.
La commission électorale reste, d’ailleurs, jusqu'à ce jour un instrument au service de Kabila et Malu malu une girouette que l’on nomme à des fonctions in suspecto tempore.
Mutinga a été aussi pire que Malu Malu. Il s’est permis, en violation de la loi d’annuler le débat prévu entre les deux candidats du second tour pour éviter d’exposer toute l’incompétence de Kabila. Il s’est fait le plaisir de suspendre tous ceux qui du point de vue communicationnel mettait en danger le camp Kabila alors que ce dernier
monopolisait la Radio et la télévision nationales et plusieurs autres medias achetés ou corrompus avec l’argent du contribuable congolais. Mutinga s’est offert entre temps le luxe d’acquérir une radio et une télévision personnelles alors qu’il était l’autorité de régulation des medias.
Aujourd’hui, le voilà devenu sénateur du camp Kabila in tempore suspecto.
Quant à l’observatoire des droits de l’homme, j’ai connu son existence en lisant la lettre par laquelle son Président, un avocat, ancien bâtonnier de surcroît, me convoquait pour m’entendre sur mes opinions sur la nationalité de Kabila en m’accusant d’avoir offensé ce dernier.
En fait Kabila venait de dire que les congolais étaient le chien qui aboie contre Kabila, la caravane, qui passe et qui peut même écraser le chien. J’étais sur le plateau de canal kin. On m’a demandé mon opinion. J’ai dit que les congolais n’étaient pas des chiens et que par ailleurs il était dans leur droit de savoir qui les dirigeait et qui voulait se faire élire étant donné que Laurent D. Kabila n’avait jamais présenté aux congolais ni son épouse ni ses enfants. C’est d’ailleurs dès ce moment que Kabila m’a le plus haï.
En conclusion les institutions citoyennes ont été toutes prostituées par le sieur Joseph Kabila.
9.Réveil FM: Parlez- nous de votre association « Chrétiens pour la Justice ». Quels sont ses objectifs, ses réalisations et ses projets?
Pasteur Théodore NGOY: L'injustice a frustré beaucoup de Congolais.« Sans justice, il n'y a pas de dignité », écrivait Patrice Emery Lumumba à son épouse Pauline.
Pour ne pas continuer à subir indéfiniment l'injustice, les Congolais de toutes les confessions religieuses ont créé cette organisation de vulgarisation, de défense et de promotion de la Justice, C.Just., pour tout Congolais frustré par l'injustice et qui veut se battre pour établir la Justice dans tout le Congo, à tous les niveaux.
L'Assemblée Constitutive de Chrétiens pour la Justice « C.Just. » a eu lieu le samedi 25 janvier 2003 à l'Immeuble CCIC (ex CCIZ), dans la commune de la Gombe, à Kinshasa.
A l'issue de son Assemblée Constitutive, suivie immédiatement de la tenue de la première assemblée générale, « C.Just » a fait une déclaration sur les actes d'injustice en République Démocratique du Congo depuis l'indépendance jusqu'à ce jour, sur les massacres, les pillages de nos ressources, les dangers de l'Accord Global et Inclusif, etc.
Le 31 janvier 2003, « C.Just » a, dans un communiqué de presse, dénoncé et condamné énergiquement les traitements inhumains et dégradants infligés aux condamnés à mort, détenus au Centre Pénitentiaire et de Rééducation de Kinshasa, dans l'affaire de l'assassinat du Président de la République, Laurent Désiré KABlLA. Nous avons publié des déclarations portant sur divers sujets d’intérêt national, régional ou local voire international sur la nationalité, la nomination paradoxale de Nkunda dans notre armée, le pillage des ressources, la revocation des 315 magistrats
et de 315 ex agents de l’ex Petro-Congo, en mettant toujours en exergue ce qui n’était pas juste, dans chaque cas.
< En effet, l'instauration de la culture de la justice par la conscientisation du citoyen et du dirigeant sur ce qui est juste afin de les amener, en tout temps et en tout lieu, à rejeter et à combattre, à tout prix, ce qui n'est pas juste, constitue le but de C.Just.
Par rapport ce but, nous nous sommes fixés pour objectifs la Conscientisation du citoyen et du dirigeant sur la pratique nécessaire de la justice et la connaissance de leurs droits respectifs ; la défense et la promotion de la justice en tant que valeur fédératrice des aspirations des peuples et valeur refondatrice de la République Démocratique du Congo et des nations du monde ; la Création d’ une nouvelle conception dans la gestion de la chose publique par la référence permanente aux vertus chrétiennes telles que la justice, l'intégrité, la vérité et la fidélité ; le triomphe de ces vertus dans les grands débats nationaux voire internationaux; l’inculcation aux Citoyens Congolais du sens du sacrifice national et de la promotion des vertus spirituelles au détriment de l'avidité des biens matériels ; le respect du droit international, de l'éthique et de la morale dans les rapports entre les Etats, les individus, au sein des organisations internationales, et de toute la société internationale.
Par nos déclarations, nos conférences, nos lettres pastorales, nos débats radiotélévisés, nous avons fait annuler la nomination rocambolesque par un ministre de l’Education nationale d’une nièce à la tête des divisions de l’enseignement dans la ville de Kinshasa et le rétablissement dans leurs fonctions et dans leurs droits de plusieurs chefs d’Etablissements scolaires qui avaient été abusivement révoqués ; nous avons amené à la table des négociations des pasteurs qui s’opposaient, ; un Procureur General en fonction s’est fait l’obligation de se transporter à mon office pour régler à l’amiable un litige avec une famille qui se plaignait d’avoir été dupée par lui ; notre position sur le rapport du panel de l’ONU sur le pillage de nos ressources a conduit le Président Kabila a suspendre des ministres qui lui étaient très proches ; nous avons assuré la défense en justice de plusieurs nécessiteux.
Un jour, le Président Kabila m’a prié par téléphoné de lui donner la position de C’Just. Sur la nomination de Laurent Nkunda dans l’armée congolaise. Nous lui avons remis en mains propres la déclaration de C.just. sur ce point. Je vous en donne une copie à l’attention de vos lecteurs. C’est que le travail de C.Just. était considéré dans le pays.
Nous avons cependant peu à peu été infiltrés par des agents de renseignements pendant que je faisais l’objet d’harcèlement policier et judiciaire.
Finalement, mon exil a eu pour effet de refroidir le zèle de membres, ce qui a pour conséquence de mettre nos projets en attente.
Je viens d’ailleurs de découvrir que congoline.com a suspendu notre site www.c-just.org sans nous en aviser et donc sans que nous sachions pourquoi jusqu’au moment ou nous mettons fin à cette interview. Je sais que le concepteur de notre site est travaille à la présidence de la République. Mon ancien conseiller politique est devenu un des collaborateurs du porte-parole de Kabila. Vous comprenez donc que le
pouvoir et ses alliés continuent à nous faire subir le martyre dans l’espoir de nous achever.
10.Réveil FM: Malgré la pluie des pierres de la part de vos adversaires, vous avez fini par être élu député provincial au Katanga. Avec le recul, comptez-vous faire de la politiquement autrement? Espérez-vous rentrer un jour au Congo? Retravaillerez-vous un jour, avec ou pour Kabila ?
Pasteur Théodore NGOY: Je rêve, chaque jour qui passe, de belles rues de mon pays, ces rues porteuses de tant
A découvrir aussi
- Sizimwe ou chronique de la mort trop souvent annoncée de Laurent Nkunda. (CF)
- Exploitation de câbles optiques : le vice-Premier ministre, ministre des PTT met la pression
- RD Congo – 30 juin : Que reste-t-il du combat de Lumumba ?
Retour aux articles de la catégorie Actualite nationale RDC -
⨯
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 10 autres membres