Comment retrouver le savoir de nos ancêtres ?
RDC : QUE VAUT LA VÉRITÉ ?
En novembre dernier j’ai eu l’honneur de dîner avec la lauréate du Prix Nobel de la paix 2021, Maria Ressa. En lui décernant ce prix, le comité a voulu alerter le monde sur la montée de la désinformation et de la manipulation médiatique. Ma conversation avec elle sur le sujet a inspiré ce texte sur la place de la vérité dans mon pays, la République Démocratique du Congo.
Commençons par des faits
10 Avril 1991. Hôpital Ngaliema. J’ouvre les yeux pour la première fois sur les rives du fleuve Congo. Je ne le sais pas à ce moment-là mais le Zaïre, déjà sous perfusion depuis des années, rentre dans sa phase terminale. L’appétit glouton d’un autocrate narcissique aveuglé par ses propres illusions, Mobutu, aura eu raison de ce grand corps malade au cœur de l’Afrique.
À la veille du nouveau millénaire, une armada hétérogène pilotée de l’extérieur finit d’achever la bête. Nous sommes en 1997. Beaucoup de Zaïrois, redevenus Congolais entre-temps, poussent alors un soupir de soulagement. Hélas, de courte durée. Les nouveaux maîtres de Kinshasa ayant déjà pactisé avec le diable. Dans l’euphorie d’une prétendue libération, peu saisissent les enjeux. Les conséquences de la sous-traitance de la conquête d’un pays continent n’intéressent que trop peu. Comble du drame, le chef rebelle à la tête de l’expédition et autoproclamé président de la RDC, Laurent Désiré Kabila, se rend compte, bien trop tard, qu’il a malgré lui dérogé à sa propre règle, « ne jamais trahir le Congo ». Le mal est fait.
Les chiffres ne mentent pas
Plus de vingt ans et une série de crises de légitimité plus tard, les statistiques résument à elles seules la tragédie congolaise. Le nombre de morts se compte en millions. Les politologues parlent du « conflit le plus meurtrier du 20e siècle après la seconde guerre mondiale ». 27 millions de congolais sont en situation d’insécurité alimentaire et 5 millions sont déplacés internes dans leur propre pays – seule la Syrie fait pire. La RDC est 175e sur 189 sur l’indice de développement humain (IDH) avec un score « inférieur à la moyenne des pays de l’Afrique subsaharienne ». Elle est également 170e sur 180 sur l’indice de la corruption publié par transparency international, soit une chute de 9 places depuis l’entrée en fonction d’un nouveau régime illégitime en janvier 2019. Bref, malgré le discours officiel qui tend au « changement de narratif », le pays va (toujours) mal.
Mensonge et vérité
A l’instar du Zaïre, il existe en RDC un gouffre entre le monde imaginaire décrit par les autorités de Kinshasa et la réalité des congolais.
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Éducation
En matière d’éducation, le discours populiste promettant la gratuité de l’enseignement persiste. Pourtant, l’éducation demeure payante. Quand elle est effectivement gratuite, elle précarise les enseignants, mettant ces derniers face à des cas de conscience où les conditions de leur survie empiètent sur leur mission républicaine car ils ne sont pas payés par L’État.
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Budget
Au sommet de l’Etat, le locataire de la cité de l’OUA et ses conseillers saignent les finances publiques à blanc. En témoignent les dépassements budgétaires ahurissants de la présidence et le pourcentage du budget affecté au seul fonctionnement des institutions (77 % ). Le récit officiel parle lui d’une « réduction du train de vie de l’Etat ».
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Sécurité
L’armée, plombée par une infiltration d’officiers étrangers, est désarticulée et est privée de ressources comme l’attestent les détournements récurrents des fonds qui lui sont alloués. Dans les zones où ont été instauré « l’État de siège » les violences envers les populations et la criminalité ont augmenté. Officiellement pourtant Kinshasa vante toujours les mérites d’une opération qui prouve chaque jour un peu plus son inefficacité. L’entrée récente des troupes Ougandaises sur le territoire national en est le symbole le plus éloquent. Si cet épisode, pour le moins scandaleux, compte tenu du passif de ladite armée dans le pays, n’a pas ému l’opinion publique congolaise outre mesure c’est la faute à une élite intellectuelle complaisante.
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Parlement
Et que dire du Parlement ? Au lieu d’être le temple de la démocratie, il est gangréné par une meute de laquais illégitimes, champions toutes catégories confondues de la corruption. Là encore, le discours officiel tranche avec la réalité et on se demande s’il n y a pas in fine au Palais du Peuple une union sacrée contre la Nation.
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Stratégie économique
Le détachement de l’élite politique face à la réalité met même en péril le potentiel que représente la révolution verte pour notre pays alors qu’il a un rôle crucial à jouer de par ses ressources minières notamment. La dichotomie entre la réalité et sa représentation par les dirigeants dans ce cas empêche l’éclosion d’idées novatrices et de stratégie nationale, favorise la médiocrité au détriment de l’excellence et renforce la misère dans laquelle vivent les Congolais.
La vérité libère
Lors de son discours de réception du prix Nobel de la Paix à Oslo le 10 Décembre dernier, Maria Ressa a eu ces mots : « sans vérité il n’y a pas de confiance et sans confiance il n’y a ni réalité commune, ni démocratie… » avant de poser cette question sous forme d’interpellation, « qu’êtes-vous prêt à sacrifier pour la vérité ? » Avant de répondre à cette question, établissons ce qu’est la vérité.
La définition philosophique de la vérité parle de « connaissance reconnue comme juste, comme conforme à son objet et possédant à ce titre une valeur absolue, ultime ». En d’autres termes, la vérité est ce qui est conforme à la réalité. Elle a donc un caractère objectif. Une objectivité consacrée par les nombreux indicateurs à notre disposition pour l’évaluer, comme ceux que nous citons plus haut. Pourtant, on constate en RDC une tendance quasi systématique au sein de l’élite politique à ignorer ou nier les faits qui sous tendent la vérité dès lors qu’ils ne cadrent pas avec la narration officielle ou les intérêts personnels de ces dirigeants. Cette obsession à vouloir masquer ce qui est vrai avec des récits fictifs (souvent sans la moindre substance empirique) contribue au sous développement chronique du pays. Les auteurs de ces fictions et ceux qui leur font écho sont selon moi un danger pour la République.
Deux mondes coexistent en République Démocratique du Congo. Le premier, fictif, fait l’apologie décomplexée des anti-valeurs ou passe éhontément sous silence les faits qui dérangent. Les responsables de la déliquescence de l’État y sont érigés en héros par une meute de fanatiques ou de courtisans incapables de comprendre qu’ils sont eux-mêmes otages d’un avion en perte d’altitude piloté par des kamikazes. Le deuxième monde, empirique, est celui des statistiques évoquées ci-dessus. La réalité y est si dure qu’elle est devenue un chemin de croix pour les Congolais meurtris, entre autres, par la guerre et la pauvreté.
Pour relever les innombrables défis auxquels notre pays est confronté, il nous faut une réalité partagée. Un monde. Pas deux. Autrement dit, il nous faut un ancrage collectif dans la vérité, aussi brutale soit-elle. Il faut replacer le débat rationnel et les faits au centre des échanges. Il faut revenir au règne de la logique et de la science et anéantir l’obscurantisme intellectuel qui a élu domicile dans notre pays.
La RDC souffre d’un rapport biaisé à la vérité, ou en tout cas à la réalité, et c’est principalement la faute de son élite politique. Cela ne peut plus durer.
La vérité mérite tous les sacrifices.
L’OMS gravement mise en cause dans les violences sexuelles en RDC
PHOTO DENIS BALIBOUSE, REUTERS
« La première chose que je tiens à dire aux victimes et aux survivants c’est que je suis désolé. Je suis désolé, désolé de ce qui vous a été imposé par des personnes qui étaient employées par l’OMS pour vous servir et vous protéger », a déclaré le directeur général de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus, promettant des « conséquences sévères » aux responsables, lors d’un point de presse sur les conclusions de la commission.
(Genève) L’OMS a été gravement mise en cause par une commission d’enquête sur les violences sexuelles commises par ses employés contre des dizaines de personnes en République démocratique du Congo, qui dénonce des « défaillances structurelles » et des « négligences individuelles ».
Ces abus sexuels ont été commis par des membres du personnel, aussi bien embauchés localement que par des membres internationaux des équipes chargées de lutter contre l’épidémie d’Ebola qui a sévi en RDC entre 2018 et 2020, notent les enquêteurs qui ont interrogé des dizaines de femmes s’étant vu proposer du travail en échange de rapports sexuels ou victimes de viol.
Dans les propos liminaires, la commission d’enquête indépendante - lancée en octobre 2020 par le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé Tedros Adhanom Ghebreyesus - dresse un tableau très sombre de la situation sur place.
Elle constate « l’ampleur des incidents d’exploitation et d’abus sexuels lors de la riposte à la 10e flambée d’Ebola, toute chose ayant contribué à accroître la vulnérabilité des “victimes présumées”, lesquelles n’ont pas bénéficié de l’aide et de l’assistance nécessaires qu’exigeaient de telles expériences dégradantes ».
« Je suis désolé »
« La première chose que je tiens à dire aux victimes et aux survivants c’est que je suis désolé. Je suis désolé, désolé de ce qui vous a été imposé par des personnes qui étaient employées par l’OMS pour vous servir et vous protéger », a déclaré le Dr Tedros, promettant des « conséquences sévères » aux responsables, lors d’un point de presse sur les conclusions de la commission.
« C’est un sombre jour pour l’OMS », a reconnu le directeur général, qui brigue un second mandat à la tête de l’organisation, une candidature pour laquelle il a eu la semaine dernière un soutien de la majorité des pays de l’Union européenne, mais aussi du Kenya.
Quand une journaliste lui a demandé s’il avait l’intention de démissionner, il a esquivé. « Je suis allé sur place 14 fois et ce problème n’a pas été soulevé. Peut-être que j’aurais dû poser des questions », a-t-il toutefois reconnu.
La commission a identifié 83 auteurs présumés, dont 21 étaient des employés de l’OMS.
L’organisation a mis fin, dès la publication du rapport, au contrat de quatre d’entre eux qu’elle employait encore et les autres avaient des contrats de courte durée, a expliqué le docteur Tedros. Ils se verront bannir de tout emploi futur.
En outre, l’OMS transmettra les allégations de viol aux autorités nationales en RDC pour qu’elles enquêtent, ainsi que dans les pays d’origine des auteurs présumés.
Deux hauts responsables ont été placés en congés administratifs « et nous prenons des mesures pour nous assurer que d’autres personnes susceptibles d’être impliquées soient temporairement déchargées de tout rôle décisionnel » dans cette affaire, a-t-il détaillé.
Le patron de l’OMS a aussi indiqué qu’un organisme externe sera chargé d’identifier les manquements individuels au sein de son organisation.
Grâce à la presse
L’affaire n’a éclaté que grâce au travail d’enquête de The New Humanitarian et de la Reuters Foundation.
De fait, la commission relève aussi, après avoir procédé à des dizaines d’entretiens, « la perception d’impunité du personnel de l’institution de la part des victimes présumées » tout comme le fait que face à des dizaines de victimes qui se sont présentées, il y a « une absence totale de signalement de cas » au niveau institutionnel.
« Les entretiens des principaux responsables de l’organisation conduits par l’équipe d’examen démontrent bien que l’organisation, concentrée principalement sur l’éradication de l’épidémie d’Ebola, n’était pas du tout préparée à faire face aux risques/incidents d’exploitation et d’abus sexuels », souligne le rapport.
Fin mai, une cinquantaine de pays membres de l’OMS avaient fait publiquement état de leur frustration face à la lenteur des enquêtes et le manque de transparence.
Ils avaient exprimé leur inquiétude après des informations de médias suggérant que la direction de l’OMS était au courant de cas d’exploitation sexuelle, d’agressions et de harcèlement sexuel et avait omis de les rapporter comme l’exige le protocole de l’ONU et de l’OMS, tout comme les allégations selon lesquelles des membres du personnel ont tenté d’étouffer ces affaires.
Un dissident rwandais tué par balles au Mozambique
Le gouvernement Kagamé montré du doigt
(Maputo) Un dissident rwandais, ancien lieutenant de l’armée, a été tué par balles au Mozambique où il s’était réfugié après avoir été chassé de son pays en 1994, a indiqué mardi la police de Maputo.
La BBC rapporte que Révocat Karemangingo avait fait une déposition à la police, faisant état d'un complot pour l'assassiner.
Neuf balles
Des hommes armés non identifiés ont tiré sur la voiture de M. Karemangingo, 49 ans, alors qu’il se rendait à son domicile dans la capitale mozambicaine.
Les attaquants « ont tiré neuf coups de feu sur le véhicule. La victime a été immédiatement transportée à l’hôpital mais elle est décédée », a déclaré à l’AFP la porte-parole de la police, Carmina Leite.
Une enquête a été ouverte mais la police ne tient pour l’instant aucune piste.
Révocat Karemangingo, qui avait monté un commerce de produits pharmaceutiques au Mozambique, était soupçonné de soutenir secrètement l’opposition au Rwanda.
"Le gouvernement de Kigali persécute les réfugiés rwandais non seulement au Mozambique mais dans le monde entier."
Cléophas Habiyaremye, président de l’Association des réfugiés rwandais au Mozambique
« La communauté rwandaise au Mozambique est effrayée par ce meurtre », a déclaré à l’AFP Cléophas Habiyaremye, président de l’Association des réfugiés rwandais au Mozambique (dont M. Karemangingo était le trésorier, précise la BBC).
Nombreux meurtres d'opposants à Kagame
Plusieurs opposants au régime du président Paul Kagame ont été assassinés ou cibles d’agressions ces dernières années, notamment en Afrique du Sud.
En février, un responsable d’un parti d’opposition, Seif Bamporiki, 49 ans, a été tué par balles.
En 2014, l’ex-patron des renseignements et ancien proche de Kagame dont il était devenu un adversaire acharné, Patrick Karegeya, avait été retrouvé mort étranglé dans une chambre d’hôtel de Johannesburg.
Un autre exilé rwandais, l’ancien général Faustin Kayumba Nyamwasa, cofondateur du Congrès national rwandais (RNC) avec M. Karegeya, a quant à lui survécu à plusieurs tentatives d’assassinats.
Le Rwanda, dirigé d’une main de fer par Paul Kagame depuis la fin du génocide qui a coûté en 1994 la vie à quelque 800 000 personnes, principalement des Tutsi, est régulièrement critiqué pour ses attaques contre la liberté d’expression.
AGENCE FRANCE-PRESSE
L’avenir tel que le voient les renseignements américains
Le nouveau rapport du Conseil national du renseignement (NIC, National Intelligence Council) des Etats-Unis intitulé Global Trends 2040. А More Contested World indique que le principal facteur influençant les processus mondiaux dans les deux prochaines décennies sera « les mouvements démographiques majeurs ».
Le monde vieillit, alors que l’Europe et l’Asie orientale vieilliront plus vite que les autres, ce qui affectera négativement la croissance économique. A l’inverse, certains pays émergents d’Amérique latine, d’Asie du Sud, du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord bénéficieront d’un profit de la hausse de la population en âge de travailler. « Le changement des tendances démographiques mondiales aggravera très certainement l’inégalité en matière de capacités économiques ».
Ce rapport évoque également la « pandémie ». Voici ce que les auteurs écrivent à ce sujet:
– la stagnation des tendances économiques;
– la montée en puissance du nationalisme;
– la hausse de l’inégalité;
– la baisse de la confiance envers les gouvernements;
– la faiblesse démonstrative des organisations internationales telles que l’Onu et l’OMS;
– l’élargissement des capacités des ONG.
L’avenir tel que le décrivent dans ce document ouvert les renseignements américains se résume à cinq scénarios. Les défis mondiaux deviendront plus graves: des changements climatiques aux maladies en passant par les crises financières et les catastrophes anthropogènes. Cela affectera chaque région, chaque pays. Les migrations s’intensifieront, alors qu’elles ont augmenté de 100 millions de personnes en vingt ans, ce qui impactera les pays d’où proviendront les flux migratoires et les pays où ils arriveront.
Les sociétés, les Etats et le système international seront soumis à une fragmentation grandissante, les gens se diviseront de plus en plus. Ce qui entraînera l’absence d’un équilibre dans le système international. A l’intérieur des Etats grandira l’écart entre les exigences de la population et les capacités des gouvernements et des corporations. Des protestations de rue se dérouleront un peu partout, de Beyrouth à Bruxelles en passant par Bogota.
Les auteurs du rapport du NIC suggère de prêter attention aux paramètres de la démographie, de l’environnement, de l’économie et du développement technologique: ils détermineront les contours du monde futur.
D’ici 2040, les deux tiers de la population mondiale vivront dans les villes, sachant que l’urbanisation ne signifiera pas forcément une amélioration du niveau de vie. L’Afrique au sud du Sahara apportera près de la moitié et l’Asie du Sud près d’un tiers de la hausse de la population urbaine pauvre.
Les problèmes de pauvreté, lesquels l’Onu avait promis de régler il y a plus de 20 ans (Objectifs du millénaire, agenda de développement durable), non seulement n’ont pas été réglés, mais se sont même aggravés. L’ampleur de l’absence d’éducation et d’accès aux services médicaux, grandit et continuera de grandir.
Dans le chapitre consacré à la dynamique du système international l’attention principale des auteurs du rapport se concentre sur la confrontation entre la Chine et les Etats-Unis. L’UE, l’Inde, le Japon, la Russie et le Royaume-Uni pourraient tirer le plus grand profit de cette confrontation. Alors que la Corée du Nord et l’Iran défendant leurs intérêts, d’après les auteurs du rapport, apporteront de plus en plus d’incertitude à la situation internationale.
Tandis que les organisations mondiales internationales, dont l’Onu, la Banque mondiale et le FMI, sont en déclin, l’activité des ONG, des groupes religieux, des grandes compagnies et d’autres acteurs non gouvernementaux s’intensifie. Les auteurs du rapport pensent que le leadership occidental dans les organisations internationales se nivellera parce que la Russie et la Chine saboteront les initiatives occidentales.
Malgré la volonté des grandes puissances d’éviter une guerre d’envergure, le risque d’un conflit interétatique majeur grandit au vu de l’apparition de nouvelles technologies, de l’élargissement du spectre d’objectifs, d’un grand nombre d’acteurs et d’une dynamique plus complexe de contention de l’ennemi.
Les fondements pour le terrorisme n’ont pas disparu, tout comme le terrorisme en soit ne disparaitra pas.
Au final, le rapport propose cinq scénarios. « Trois d’entre eux présentent un avenir où les défis internationaux deviennent de plus en plus graves, alors que l’interaction est déterminée en grande partie par la rivalité entre les Etats-Unis et la Chine. Dans le scénario « Renaissance des démocraties » les Etats-Unis sont en tête du processus. Dans le scénario « Un monde à la dérive » la Chine est en tête, mais globalement dominante, alors que dans la « Coexistence compétitive » les Etats-Unis et la Chine prospèrent et sont en concurrence pour le leadership dans le monde.
Les deux autres scénarios supposent des changements plus radicaux. Ils surviennent à cause d’écarts globaux particulièrement graves. La rivalité entre les Etats-Unis et la Chine dans ces scénarios occupe une place moins centrale, parce que les deux Etats seront contraints de lutter contre des défis mondiaux plus importants. »
Si les deux rapports précédents du NIC parlaient de multipolarité, dans ce nouveau rapport (mars 2021) cette notion s’est dissoute entre les lignes.
Alexandre Lemoine